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Vers une semaine de travail plus courte ? Le cas de l'Islande

Date de publication: 3 juin 2022

Alors que la semaine de 4 jours s’affirme de plus en plus dans le panorama professionnel belge et est à l’heure de l’expérimentation, un de nos voisins européens, l’Islande, avait déjà fait l’expérience quelques années auparavant.

Islande

De 2015 à 2019, l’Islande a expérimenté une semaine de travail plus courte. Plusieurs expériences ont eu lieu dans différentes institutions et organisations gouvernementales. Au total, plus de 2.500 travailleurs ont été impliqués. La plupart d'entre eux ont réduit leur temps de travail de 40 à 35 ou 36 heures par semaine. Les salaires des travailleurs n'ont pas diminué. Voici en quelques paragraphes les résultats de cette expérience de travail.

L'expérience de la ville de Reykjavik (2014 à 2019) avait deux objectifs principaux : améliorer l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée des employés et étudier l'impact de la réduction du temps de travail sur la productivité. La réduction des heures de travail a été conçue en consultation avec les différents lieux de travail et a eu lieu initialement dans deux organisations urbaines.

Au fil des années, le nombre de lieux de travail participant à l'expérience s'est accru, y compris les services d'entretien, les écoles maternelles, etc. la portée de l'expérience augmentant considérablement. L'objectif est maintenant de savoir s'il est possible de réduire avec succès le temps de travail des travailleurs en shift et si les effets à long terme de la réduction du temps de travail sont les mêmes que ceux à court terme.

Durant la période d’expérimentation, les employés islandais étaient régulièrement invités à remplir des questionnaires comportant des questions sur le stress, la satisfaction au travail, la charge de travail, la qualité de vie, etc. Des discussions qualitatives de groupe ont également eu lieu, au cours desquelles les changements dans l'expérience de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée, le stress familial et les changements sur le lieu de travail ont été particulièrement évalués.

Lorsque l’on jette un coup d’œil aux résultats, les principales conclusions qui ont été tirées sont les suivantes :

1) Les niveaux de productivité ont été maintenus, voire augmentés, avec une semaine de travail plus courte

2) Les employés ont bénéficié d'un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée et d'un plus grand bien-être.

Moins d’heures de travail

Alors que beaucoup de participants pensaient qu'il y aurait plus d'heures supplémentaires, les chercheurs ont en fait constaté une réduction effective des heures de travail chez les employés participants.

Cependant, divers ajustements ont dû être apportés à l'organisation du travail afin de pouvoir garantir le même niveau de production et de service. Cela s'est fait principalement en raccourcissant les réunions, en abandonnant le travail inutile et en organisant des shifts.

En outre, les employés participants ont signalé une amélioration de l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Beaucoup ont estimé que l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée était meilleur. Les employés sont désormais satisfaits du nombre d'heures qu'ils travaillent et sont moins enclins à travailler à temps partiel. Beaucoup ont également déclaré avoir plus de temps pour leur famille.

En travaillant moins, il était également plus facile de planifier les tâches domestiques. Cela peut être fait plus souvent pendant la semaine, alors qu'auparavant cela devait être fait le week-end. La répartition de ces corvées au sein de la famille est également devenue plus équitable, les hommes assumant un peu plus de responsabilités qu'auparavant. Cela contribue à réduire le stress à la maison.

Les employés ont par ailleurs indiqué qu'ils avaient plus de temps pour eux et qu'ils étaient mieux à même de coordonner leur temps avec les enfants. Plusieurs travailleurs ont également eu plus de temps pour des activités sportives.

À la fin des expériences, tant les travailleurs que les managers étaient ravis de cette semaine de travail plus courte. Elle était si populaire qu’elle a été adopté par de nombreux travailleurs : en juin 2021, 86 % de la main-d'œuvre islandaise avait accès à une semaine de travail plus courte ou à des mécanismes permettant de réduire son temps de travail.

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