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Une dynamique positive de progrès

Rédigé par: Christophe Lo Giudice
Date de publication: 21 juin 2023

Chaque année, Great Place To Work certifie des organisations partout dans le monde pour la qualité de l’expérience de travail qu’elles offrent à leurs collaborateurs. 109 employeurs belges ont décroché ce précieux label. Après audit de leurs pratiques RH et managériales, 23 d’entre eux peuvent se prévaloir d’être « Best Workplaces ».

Vlerick - GPTW 

L’aventure Great Place To Work trouve ses racines en 1981. À l’époque, une maison d’édition new-yorkaise sollicite deux journalistes pour une mission un peu particulière : rédiger un livre intitulé The 100 Best Companies to Work for in America. D’abord sceptiques, ils sillonnent le pays et identifient les 100 entreprises. À cette occasion, ils comprennent qu’un environnement où il fait bon travailler dépend de la qualité des relations, au cœur desquelles on retrouve la confiance, la fierté et la convivialité. En 1988, ils publient A Great Place to Work : What Makes Some Employers So Good - And Most So Bad ? et créent Great Place To Work en 1992. Aujourd’hui, la démarche de certification est appliquée dans près de 90 pays, dont la Belgique.

Pour être certifiée, une organisation doit réaliser un diagnostic de son expérience collaborateur via l’enquête Trust Index. « Ses collaborateurs sont invités à exprimer comment ils perçoivent l’organisation autour de trois dimensions : la relation au management, la relation à leur travail et la relation à leurs collègues, explique Dirk Buyens, CEO de Great Place To Work en Belgique et par ailleurs professeur à la Vlerick Business School. Cinq critères sont évalués — la crédibilité du management, le respect qu’il porte aux collaborateurs, l’équité perçue, la fierté à l’égard du travail et l’esprit de camaraderie — sur une échelle à cinq points. Un score de 70% obtenu à cet employee survey traduit que 70% des répondants octroient une note de 4 à 5 à chacun des critères évalués. Une fois ce score atteint, vous êtes certifié Great Place To Work. »   

Les organisations certifiées peuvent ensuite prétendre au titre de Best Workplaces. « L’évaluation du Trust Index compte pour 75% du résultat final, les autres 25% ressortent d’un audit culturel rempli par les RH, poursuit-il. Nous ne sommes pas normatifs sur ce qui est bon ou mauvais, mais nous vérifions si ce qui est dit correspond à ce qui est fait dans la pratique. » Cette année, 109 organisations sont donc ressorties de la première phase et environ la moitié d'entre elles ont tenté d’aller encore plus haut et de figurer sur la liste des Best Workplaces Belgium en soumettant un audit de leurs pratiques RH et managériales. Au final, les 23 premières ont été listées au classement des Best Workplaces pour une année.
 

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Nouvelles attentes        

Ce qui motive les entreprises à participer ? « Clairement, il s’agit d’un label permettant de se positionner comme employeur de choix sur le marché des talents, ce qui n’est pas négligeable quand celui-ci est tendu comme aujourd’hui, relève Dirk Buyens. Ce qui nous différencie d’autres certifications, c’est que nous ne nous limitons pas à ce que déclarent les RH, mais nous intégrons les perceptions et les ressentis des collaborateurs. Il y a donc une vraie prise de risque de la part des organisations à voir exposé ce qu’il s’y passe vraiment. Vous passez à travers la crise de la Covid-19, vous vivez n’importe quel type de disruption, vous réduisez vos effectifs et… ça fait mal. Eh bien, cet exercice vous permet d’identifier où ça fait mal. La réponse des salariés aux 60 questions aide à identifier les problématiques à travailler et à mettre en place un plan d’action. Cela dit, le simple fait de permettre aux gens de s’exprimer a déjà un effet positif. »  

Même si une organisation n’obtient pas la certification dès sa première participation, le trajet dans lequel elle s’engage lui permet de se confronter aux tendances du marché, ajoute Sara Teuwen, Business Developer Great Place To Work « Chez Vlerick, nous étudions les attentes des futurs diplômés (génération Z) et nous constatons qu’ils ont des attentes complètement nouvelles à l’égard d’un employeur. Le salaire ne figure plus dans leur top 5. Ils s’intéressent à l’atmosphère de travail, à avoir une communication ouverte, à l’offre de formation ou à la qualité de l’onboarding. Nous aidons les entreprises à en prendre conscience. Si vous vous positionnez bien sur ces critères, tant mieux : assurez-vous de les mettre en évidence. Si vous n’y êtes pas encore, nous pouvons vous soutenir pour y travailler. Il ne s’agit donc pas d’une enquête qui se limite à prendre une photo, mais bien qui embarque dans un trajet d’amélioration. »

On l’a dit : la certification Great Place To Work est loin d’être automatique. « Lors d’une première participation, je recommande fortement de ne pas lancer de promesses en interne, conclut Dirk Buyens. Ce que les RH comprennent généralement bien. Les CEO, par contre, se montrent plus enthousiastes et convaincus qu’ils vont décrocher le sésame. Si ce n’est pas le cas, il est alors impossible de reculer et la jouer profil bas. C’est pourquoi nous encourageons à entrer dans le processus avec humilité : parlez-en aux équipes, expliquez le pourquoi, montrez comment cette démarche s’inscrit dans la stratégie de votre organisation et faites en sorte que les collaborateurs se sentent partie prenante. Si ça ne marche pas du premier coup, ok, tirons-en les enseignements et mettons-nous au travail. L’idée est d’en faire une dynamique positive de progrès. »

Dirk Buyens [square]

Dirk Buyens, CEO de Great Place To Work en Belgique et professeur à la Vlerick Business School.