Tout plaquer et se mettre à son compte
Dans quatre cas sur cinq, la rupture de CDI répond à une volonté du travailleur. Et, au-delà de la mobilité interne, une explication se trouve dans la tendance des employés à quitter leur entreprise pour se lancer en tant qu’indépendants. Des profils de plus en plus nombreux chaque année. À titre d’exemple, le nombre de consultants indépendants était onze fois plus important en 2017 que trente ans plus tôt!
Les secteurs de la construction et du commerce sont particulièrement concernés par ce boom des indépendants. Dirk Wijns ajoute: «Alors que, il y a quelques années, le commerce de détails avait des problèmes, on constate aujourd’hui que le nombre d’indépendants qui exploitent un petit magasin, ou une boutique spécialisée dans certains produits, a fortement augmenté ces derniers temps. Tout ce qui concerne l’artisanal connaît notamment un regain de succès.»
Confiance retrouvée
Les travailleurs qui se découvrent de nouvelles ambitions, qui concrétisent un projet de longue date ou qui surfent sur la vague des tendances de société représentent donc, eux aussi, une part non négligeable des ruptures de CDI de 2018. La reprise de l’économie et une confiance retrouvée en l’avenir financier sont certaines des causes de ces initiatives.
Benoît Caulier, directeur d’Acerta Consult, maintient par ailleurs qu’il y a du positif à tirer de toutes les situations, même pour les employeurs qui voient certains de leurs talents quitter le navire. «En cas de rupture, un entretien de départ reste pertinent pour fournir des réflexions constructives à l’employeur. Parce que, dans les cas de départ volontaire, les collaborateurs peuvent ou osent parler plus librement. Les ex-collaborateurs peuvent aussi endosser un rôle d’ambassadeur important pour l’entreprise, ils peuvent apporter des perspectives aux intéressées sur, par exemple, la culture de l’entreprise qu’ils ont quittée.» Le tout reste donc de maintenir le cap sur l’avenir.