Technologue en imagerie médicale : un métier largement méconnu
Au sein du grand public, on confond encore trop souvent le radiologue et le technologue en imagerie médicale. Le premier est un médecin formé à poser un diagnostic sur la base d'images du corps humain. Le second maîtrise les différentes technologies permettant d'obtenir ces images. Comme pour bien d'autres professions des soins de santé, ce métier de technologue en imagerie médicale est en pénurie.
Illustration d'un cours pratique en salle RX - Photo de Daniel Humblet
Selon Geoffrey Stenuit, physicien de formation et Coordinateur au sein du département Technologue en imagerie médicale à la Haute École Léonard de Vinci, l’amalgame entre les deux métiers naît du fait que la profession de technologue en imagerie médicale est encore jeune : « On vient seulement de fêter, l'an dernier, les vingt ans des premiers diplômés au sein de notre établissement scolaire. Il faut savoir que le rôle du technologue est de fournir l'image de la meilleure qualité possible pour que le médecin - et lui seul - puisse poser un diagnostic efficace. »
Une fonction interdisciplinaire
Régine Pirlot, elle aussi physicienne et Chef du même département, complète le propos : « Il existait bien sûr déjà des techniciens radio dans les hôpitaux avant le lancement de formations de technologues. Toutefois, ils ne disposaient pas des compétences nécessaires pour maîtriser toutes les évolutions technologiques dans toutes les disciplines : radiologie, médecine nucléaire, résonance magnétique, échographie, radiothérapie, interventionnel. Celles-ci se sont d’ailleurs complexifiées ces dernières décennies avec l'avènement de l’électronique et de l'informatique et, plus récemment, avec l'apparition de l'intelligence artificielle. »
Le technologue en imagerie médicale joue un rôle interdisciplinaire par essence. Pour prendre une image de qualité, il doit maîtriser non seulement les diverses technologies, mais aussi l’anatomie. « Il doit être en mesure d’identifier des pathologies et veiller à ce que le patient ne soit pas exposé à des doses trop élevées de rayons X. Sa formation intègre aussi des éléments de déontologie et de communication, notamment avec les patients dont il doit prendre soin », précise notre interlocutrice.
Illustration d'un cours pratique de CT Scan - photo de Daniel Humblet
Débouchés garantis
En Fédération Wallonie-Bruxelles, il existe trois écoles qui dispensent des cours dans ce domaine. La Haute École Léonard de Vinci est toutefois la seule à disposer d'une salle munie d'équipements aux rayons X, où les étudiants peuvent se familiariser à la maîtrise de ces outils.
Les diplômés de cette profession ont la quasi-certitude de décrocher un emploi. Régine Pirlot : « Après leur formation, nos étudiants ont tout de suite trois ou quatre propositions sur la table. Ils sont vraiment en position de sélectionner la meilleure. Aujourd’hui, la pénurie de personnel dans ce métier est telle que des services d’imagerie médicale sont tout bonnement contraints de fermer leurs portes dans certains hôpitaux. Sans images de qualité, il est difficile pour un médecin d'établir un diagnostic fiable et de garantir des soins optimaux à ses patients. C’est un vrai problème de santé publique. »
Régine Pirlot, cheffe de département Technologue en imagerie médicale et son équipe lors de la réception du nouveau tube RX