Startech fait briller les futurs ingénieurs
Organisé chaque année par WSL, le concours Startech encourage les étudiants ingénieurs à développer leur esprit d’entreprendre. Les gagnants décrochent un billet pour défendre leur projet à l’international.
Depuis des années, ils figurent parmi les perles précieuses du marché de l’emploi. Entre les employeurs, la guerre des talents est ouverte pour recruter les ingénieurs, au point même d’aller les approcher alors qu’ils fréquentent toujours les bancs de la haute école ou de l’université. Mais les futurs ingénieurs sont mis en lumière de bien d’autres manières.
Chaque année, Startech, un programme de formation et de coaching créé en 2011 par WSL, l’incubateur pour techno-entrepreneurs, les challenge à l’occasion d’une compétition. Objectif de ce concours, organisé en partenariat avec la Sowalfin et l’Awex : développer l’esprit d’entreprendre des étudiants ingénieurs en Wallonie. « L’idée est de les confronter à des projets, à des idées concrètes d’entreprises et de les faire aboutir, si possible, à un prototype commercialisable », explique Agnès Flémal, directrice générale de WSL. « Mais le but est aussi de leur faire prendre conscience qu’ils ne seront pas forcément amenés à travailler pour l’une des grandes entreprises qui ont l’habitude de les recruter. Qu’ils peuvent aussi devenir leur propre employeur en se lançant dans l’entreprenariat ou en rejoignant une start-up existante ».
Agnès Flémal, directrice générale de WSL
Un programme intégré aux écoles
Concrètement, Startech est inscrit dans le cursus des écoles d’ingénieurs et donne droit à des crédits. Durant environ 10 semaines, les étudiants bénéficient d’un coaching hebdomadaire, réalisé par des professionnels de l’accompagnement de start-ups, pour mener à bien leur projet. « On les place véritablement dans la peau d’un entrepreneur, sans chercher à les assommer de théorie », confie Agnès Flémal. Les étudiants évoluent donc dans un premier temps en interne. Si leur projet est sélectionné, ils vont ensuite le défendre lors de la finale wallonne qui opposait cette année neuf établissements d’ingénieurs en Région wallonne, soit pas moins de 300 étudiants participants répartis en équipe et souhaitant donner vie aux start-ups de demain.
Un détecteur d’incendie décroche le premier prix
D’une application de gestion des commandes des lunchs étudiants à une veste connectée pour corriger la posture du dos, en passant par la gestion des impétrants de la voirie, les projets retenus étaient divers. Mais les heureux gagnants de cette édition 2021 se trouvaient parmi une équipe de la faculté Polytech de l’université de Mons. « Ils ont décroché la première place grâce leur concept Fire Eyes, un détecteur d’incendie pour les milieux naturels », détaille la directrice WSL. « Grâce à l’intelligence artificielle, ce détecteur examine en permanence et à 360 degrés le terrain qu’il lui est donné à surveiller. Il peut ainsi repérer les incendies et les départs de feu, et donc déclencher immédiatement l’alerte auprès des pompiers ou des propriétaires ». Ce dispositif présente également l’avantage de fonctionner entièrement à l’énergie solaire. En l’imaginant, Arnaud Dethier, Julien Decocq, Antoine Dumont, Kyu-Min Shim, Julian Martin, Anthony Moulin, Thibault Collin et Lukas Richez ont souhaité apporter une solution à une problématique qui n’échappe désormais plus à personnes, celle des incendies qui ravagent les territoires aux quatre coins du globe. Qu’il s’agisse de l’Australie, de la forêt amazonienne, de la Grèce ou même des États-Unis. C’est d’ailleurs au-delà de l’Atlantique que ces étudiants continueront leur aventure. En remportant le concours Startech, ils décrochent un précieux sésame qui les envoient directement au Texas, aux USA. Là-bas, les étudiants de l’UMons franchiront une nouvelle étape, en mettant Fire Eyes en concurrence à l’échelle mondiale cette fois. « Ils vont intégrer la Texas A&M University, située à Collège Station à une et demi de Houston. C’est une opportunité incroyable pour eux, une expérience de taille à inscrire sur leur CV mais aussi la possibilité de rencontrer, sait-on jamais, de potentiels investisseurs », souligne Agnès Flémal. L’équipe de l’UMons dispose encore d’un peu de temps pour effectuer les éventuelles dernières mises au point. Ils ne décolleront pour leur rêve américain qu’en septembre prochain.
Pauline Martial