Retour à la case télétravail pour les entreprises
Les entreprises renvoient leurs collaborateurs à la maison à la demande des autorités. Les employeurs tirent les enseignements de la première vague et s’attachent à multiplier les solutions pour conserver la motivation de leur personnel.
Les entreprises sont priées de repasser par la case télétravail à la demande du gouvernement. Et force est de constater que la plupart s’exécutent, moyennant parfois quelques exceptions. A la STIB, par exemple, le «homeworking» a été rendu obligatoire pour l’ensemble du personnel, pour peu que la fonction le permette, dès le 18 octobre. «Un retour volontaire sur site était cependant possible depuis le 8 juin à raison d’un jour par semaine et avait été étendu à deux jours au 1er juillet. Une rotation était alors organisée par service et par étage. Le ou les jours de présence étaient choisis par le collaborateur, en concertation avec le manager. Mais la présence sur site ne pouvait excéder 50% de la capacité du bâtiment. Depuis le 19 octobre, le télétravail est à nouveau la norme pour tous les collaborateurs dont la fonction le permet. Le passage sur le lieu de travail doit être strictement limité aux besoins de la continuité du service et des activités de l’entreprise», précise Françoise Ledune, directrice de la communication à la STIB.
Chez Engie, la pratique du travail à domicile est, aussi, à nouveau privilégiée pour les personnes qui exercent une fonction compatible avec le mode de fonctionnement à distance. «Les bâtiments administratifs d’Engie restent cependant accessibles pour les collaborateurs qui en ont besoin, avec un système de réservation online. Il faut s’inscrire via une plateforme pour pouvoir se rendre au bureau. Le taux d’occupation reste toutefois très faible. Avant les dernières mesures prises par les autorités, nous étions à moins de 30% d’occupation, aujourd’hui nous sommes à un peu plus de 10%», précise Olivier Desclée, porte-parole d’Engie.
Si les entreprises, et leurs collaborateurs, s’exécutent, elles aspirent néanmoins à un retour en présentiel dès que la situation sanitaire le permettra. Il faut dire que si le télétravail est bien vécus par certains, d’autres y sont moins favorables. «Nous avons mené une série d’entretiens sur la façon dont les collaborateurs et leurs managers ont apprécié le télétravail pendant et après le confinement. Il en ressort que le homeworking est un succès à la STIB. Il permet un meilleur équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, un gain de temps en évitant les déplacements, une meilleure concentration sur certaines tâches et un développement de l’autonomie. Cependant, certains pointent le manque d’échanges et de convivialité avec les collègues, l’isolement, le manque de repères et la perte de lien avec l’entreprise et les collègues de terrain. Toutes ces raisons contribuent à démotiver certains de nos collaborateurs sur le long terme», développe Françoise Ledune.
Tirer les leçons de la première vague
Pour contrer ces effets pervers du télétravail généralisé, les entreprises peuvent aujourd’hui capitaliser sur l’expérience acquise et les leçons tirées lors de la première vague. «Nous disposons des outils digitaux qui nous permettent de travailler efficacement à distance puisque le télétravail était déjà bien ancré chez Engie avant la crise sanitaire. En revanche, depuis, nous avons développé de nouveaux outils de communication: une newsletter digitale, des vidéos envoyées par sms vers nos populations moins connectées, mais aussi des «caring/digital Tuesday», consacrés au bien-être et aux nouveaux moyens digitaux de travail devenus de plus en plus importants en raison de la situation actuelle», détaille Olivier Desclée. Via un projet baptisé «New Ways of Working», l’entreprise active dans le domaine énergétique a également entamé une large réflexion participative avec ses collaborateurs dans le but que ces derniers partagent ce qu’ils ont, ou non, apprécié dans le télétravail lors du confinement.
A la STIB non plus, les collaborateurs en télétravail ne sont pas laissés pour compte. «Nous avons notamment créé un portail à destination des managers afin de les conseiller sur la manière de gérer les équipes à distance. Un guide pratique du télétravail reprenant des conseils d’organisation ainsi qu’un tas de trucs et astuces pour se motiver a été également rédigé. Nous favorisons également les groupes d’échange sur l’expérience vécue par chacun lors du confinement», dévoile Françoise Ledune. Des informations quotidiennes concernant l’actualité de l’entreprise sont aussi publiées sur son intranet dans le but de conserver le lien et l’adhésion du personnel. Enfin, des conseillers sociaux, ainsi qu’une permanence psychosociale, sont disponibles pour chaque collaborateur de la STIB et sa famille, 7 jours sur 7 et 24 heures sur 24.