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Résoudre des problèmes complexes grâce à l’intelligence intuitive et spirituelle

Rédigé par: Philippe Van Lil
Date de publication: 5 janv. 2024

De nos jours, des patrons d’entreprise bousculent les codes et développent un nouveau modèle alliant plusieurs intelligences, non seulement rationnelle mais aussi intuitive et spirituelle. Dans un documentaire d’une grande justesse, Valérie Seguin, auteure et réalisatrice, donne la parole à une série de ces pionniers convaincus que cette approche permet notamment de résoudre des problèmes complexes dans le monde du travail.

RESOUDRE PB

Pourquoi êtes-vous devenue auteure et réalisatrice ?

Valérie Seguin : « Durant une vingtaine d'années, j'ai travaillé en entreprise, dont une bonne partie comme consultante et formatrice dans les secteurs du commerce, de la finance et du management. Le décès de mon père il y a près de dix ans m’a poussée à m'interroger sur la vie après la mort et sur l’invisible. Au départ d’une nature rationnelle, j'ai enquêté auprès de scientifiques - physiciens, neurologues, psychologues, soignants, etc. - pour en faire un premier livre, puis un film intitulé ‘Et si la mort n’existait pas, où en est la science sur la vie après la mort ?’, suivi d’un autre film sur la même thématique ‘Et si la mort n'était qu'un passage, comment s'y préparer ?’ et d’un film sur ‘L’âme’. De fil en aiguille, j’ai ensuite consacré un livre et un film à l'intelligence intuitive et spirituelle, puis réalisé mon dernier film intitulé ‘Les nouvelles formes d'intelligences humaines au travail’. »

Quel en est le propos ?

V. S. : « Ce quatrième film a pour objet de montrer que nous avons en nous une forme d’intelligence autre que mentale. Cette intelligence intuitive et spirituelle présente une série d’avantages à titre personnel - plus de clairvoyance, de discernement, de confiance en soi, de créativité, etc. - et à titre collectif - baisse de notre égo, plus de sens du partage, etc. Dans le monde du travail, cela se traduit, à titre personnel, par le fait d’être plus en accord avec nos convictions et valeurs profondes et, à titre collectif, par plus de cohésion d’équipe et d’efficience. Des dirigeants témoignent qu’en adoptant ce concept, ils ont engrangé de meilleurs résultats, tels qu’une chute de 50 % du turnover de leur personnel et une baisse de 30 % de l’absentéisme. »

Quels autres bénéfices ressortent de ces témoignages ?

V. S. : « Il en ressort que grâce à cette démarche, on a affaire à un management bien plus humaniste, où le leader se met au service des équipes et non l'inverse. Au lieu d’être autoritaire, il part du principe que ses équipes connaissent les réalités du travail. Ainsi, il cherche à mettre tout le monde en confiance et dans un sentiment de sécurité, à cultiver le dialogue, à ce que chacun puisse exprimer ses besoins, ses idées et les dysfonctionnements éventuels, et à lever les obstacles rencontrés par ses collaborateurs. Améliorer les conditions de travail permet d’améliorer le travail lui-même et les résultats de l’entreprise. »

Quel élément vous a le plus marqué lors de vos rencontres avec des chefs d’entreprise ?

V. S. : « Dans ces interviews, la valeur d’entraide m’a fort impressionnée, que ce soit au sein même de certaines entreprises ou entre entreprises elles-mêmes. J’ai ainsi rencontré un dirigeant m’expliquant que lorsqu’un collaborateur atteignait ses objectifs à la fin du mois mais qu’il n’avait pas aidé ses collègues, il ne se voyait pas récompensé ou valorisé. L'entraide et le bien commun font réellement partie de la culture de cette entreprise. J’ai aussi croisé des dirigeants pour qui cette notion de bien commun se traduit par des actions qu’il mette au bénéfice de la société au sens large. J’en ai même vu qui, dans ce cadre-là, collaboraient avec leurs concurrents pour avancer sur des sujets sociétaux et environnementaux. »

Comment se traduit encore cette intelligence intuitive à laquelle vous faites référence ?

V. S. : « Voici un exemple flagrant évoqué dans le film. En écoutant ses collaborateurs, le patron d’une société française a acheté, pour une bouchée de pain, trois cents licences Zoom en 2019. À l’époque, on ne parlait pas encore beaucoup de visioconférence et le télétravail était encore fort peu répandu dans l’Hexagone. Toutefois, 30 % des collaborateurs de cette entreprise souhaitaient le tester. En mars 2020, au moment du déclenchement de la crise sanitaire et de la fermeture des bureaux, cette entreprise était l’une des seules en France à être tout à fait préparée au télétravail. Comme en témoigne ce patron, cette intelligence de l'intuition lui a permis d’être à l’écoute de ses collaborateurs et de signaux faibles qui sont de l'ordre de l'irrationnel, mais qui peuvent être très justes et permettre d’anticiper bien des situations. Quand on prend des décisions à très long terme, le mental ne permet pas à lui seul d'apporter des réponses ; il faut pouvoir écouter ses intuitions. »

À quel point votre démarche est-elle aujourd’hui partagée ?

V. S. : « Elle l’est de plus en plus. Par exemple, l'Union européenne soutient depuis 2021, via le programme Erasmus+, le projet ProCESS. Celui-ci vise à développer un réseau de formateurs spécialisées dans les SES skills, aurtrement dit les compétences sensorielles, émotionnelles et spirituelles. Les techniques proposées aident les entreprises à s'éloigner de la prise de décision rationnelle traditionnelle et à se tourner vers ce type de compétences en vue d'avoir accès à une conscience élargie et de résoudre des problématiques complexes. Les formations sont composées d'ateliers pour se relier à son intériorité, à son corps, à ses sens et à ses émotions, avec l'objectif de montrer que 'sentir et ressentir', c'est tout aussi important que 'comprendre'. Ce programme est une première en soi, notamment car le mot ‘spirituel’ y est lâché comme une compétence. »

À titre personnel, que vous a apporté cette approche dans votre vie, notamment professionnelle ?

V. S. : « Elle m'a apporté une paix intérieure, de la joie et de la confiance. Je ne suis plus dans l'anxiété, je ne me laisse plus submerger par le stress. Notre mental nous amène souvent soit à ruminer nos actions antérieures, soit à nous soucier de l’avenir, bref à puiser en nous de l’énergie pour des choses qui ne sont pas encore ou qui ne sont plus. Dans le livre que j’ai publié en décembre dernier, intitulé ‘Et si je libérais mon intelligence intuitive et spirituelle’, j’aborde mon expérience personnelle et professionnelle à ce sujet. »

Où peut-on voir votre documentaire ?

V. S. : « Il est disponible sur plusieurs plateformes en ligne et les liens VOD (location ou achat) sont sur mon site web valerieseguin.com. Il est également régulièrement projeté lors de conférences ou séminaires dans des entreprises et des écoles. Les prochaines projection-débats auront lieu le 15 janvier à Grenoble, le 17 janvier à Paris, le 29 janvier sur Zoom et le jeudi 8 février à Bordeaux, où je serai présente à chaque séance pour des échanges avec le public. »

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Valérie Seguin