Que recherchent vraiment les jeunes ?
Dans un monde où le travail n'est plus seulement une nécessité, mais aussi une extension de nos valeurs personnelles et un terrain d'expression pour notre quête de sens, que recherche la nouvelle génération ? Deux études récentes, l'une menée par l'Observatoire CBC et l'autre par le Forem, apportent un éclairage nouveau et détaillé sur les attentes et les aspirations des jeunes actifs.
Le bien-être au travail est-il aussi crucial que la rémunération ? C’est ce que pensent les jeunes (entre 18 et 32 ans) ! Pour 38% d’entre eux, c’est leur exigence primordiale vis-à-vis de leur employeur, suivi de près par le package salarial (37%) et la flexibilité (34%) concernant les horaires ou le lieu de travail.
Des priorités évolutives
S’ils sont plus que parlants, ces chiffres signalent un glissement tectonique dans la perception du travail auprès des jeunes. En effet, les valeurs cardinales qu'un employeur doit désormais incarner transcendent le chèque de paie : la confiance arrive en tête avec 39%, suivie par la flexibilité à 32%, et la solidarité à 25%.
En parallèle, le Forem et la Fédération Wallonie-Bruxelles se sont penchés sur les aspirations des plus jeunes, interrogeant quelque 2.200 élèves du secondaire. Malgré une ambition palpable pour un salaire attractif (20%) et la stabilité (13,4%), des désirs tels qu’un environnement de travail agréable (12,7%) et un équilibre travail-vie personnelle (12%) émergent déjà avec vigueur.
Cependant, une réalité plus nuancée se profile chez les 750 jeunes actifs interrogés par l’Observatoire CBC : ces derniers, ayant déjà expérimenté en moyenne trois entreprises différentes, sont 30% à envisager un changement. Si la quête d'un meilleur salaire (37%) et de perspectives de carrière (32%) domine, la soif de flexibilité (31%) et un travail porteur de sens (23%) sont des moteurs non négligeables de cette mobilité.
L’authenticité, une nécessité ?
L'une des révélations marquantes de l'Observatoire est le fossé parfois béant entre l'attractivité perçue d'une entreprise et la réalité vécue. Seuls 70% des jeunes actifs jugent leur employeur aussi attrayant qu'imaginé. Les causes ? Un management de qualité inférieure (38%), une ambiance de travail délétère (29%), ou encore une discordance entre les valeurs prônées et la pratique (25%).
Dans ce contexte, un salaire adéquat (32%), la reconnaissance (29%), et l'esprit d'équipe (28%) deviennent des critères décisifs dans le choix d’un employeur. En termes de valeurs, la confiance (39%), la flexibilité (32%), la solidarité (25%), l'écoute (23%), et la transparence (22%) se détachent comme indispensables.
Ces études dessinent le portrait d'une jeunesse non pas désillusionnée, mais pragmatique, aspirant à un équilibre jusqu'ici inédit entre rémunération, épanouissement personnel et intégrité professionnelle. Les employeurs actuels et futurs se trouvent donc devant un défi et une opportunité : celui de construire des environnements de travail où les aspirations profondes des jeunes peuvent trouver un véritable écho, dans la transparence, la flexibilité et la confiance. Pour la nouvelle génération, le travail n'est plus une fin en soi, mais un voyage; et sur ce chemin, le salaire n'est pas le seul compagnon. Sens, équilibre, et authenticité marchent à ses côtés…