Ne plus répondre, technique de survie à l’invasion d’e-mails ?
Avec le numérique, nous sommes de plus en plus stressés au travail. Nous nous sentons obligés d’être hyperconnectés et de répondre à nos mails dans la minute. Il est possible de réduire cette habitude nocive.
« S’octroyer des heures blanches sans écran, (…) offrir des pauses régulières à notre cerveau, c'est comme lui donner de l'oxygène pour se régénérer », nous assurait Anne Everard, conférencière spécialisée dans la prévention du burn-out, sur le podcast de Références.be. Comment y parvenir avec ce flot continu de mails et messages qui affluent toute la journée ?
319,6 milliards de mails ont été envoyés et reçus dans le monde en 2021, un chiffre qui devrait dépasser 376,4 milliards en 2025 d’après Statistica. Cela représente une moyenne de 30 courriels reçus par jour et 66 pour les dirigeants, selon l’Observatoire de l’Infobésité et de la Collaboration Numérique.
Adieu les notifications
Commerciale dans l’événementiel, Fanny a enlevé les notifications de ses mails. Elle se sent plus apaisée sans le « ding » assourdissant de sa messagerie. Et ça n’enlève rien à ses résultats florissants ! « A contrario, parfois le soir ou même le week-end je checke ma boîte mail comme on checke un réseau social, pour voir ce qu’il se passe, voir si j’ai des signatures. » Quand elle rentre de vacances, une centaine de mails l’attend. « Les trois-quarts sont des messages inutiles qui ne requièrent pas une action de ma part. »
Arthur, lui, n’ose pas mettre son téléphone en silencieux. Il est manager d’un restaurant appartenant à un groupe en développement. Le vibreur de son téléphone ne s’interrompt jamais. « Quand quelqu’un a besoin d’une information, même si ce n’est pas important, il attend de moi que je réponde immédiatement. Parfois, je peux me faire harceler jusqu’à ce que je décroche, même à 2h du matin. » Pendant ses congés, il se rend disponible : « Je me dis que ça prend deux secondes de répondre, c’est peut-être mon côté trop professionnel... » Ce n’est pas pour plaire à sa compagne, qui n’apprécie guère que leurs soirées soient gâchées par ces intrusions.
Quelle est la limite entre temps libre et télétravail ? À quel moment refuse-t-on de prendre un appel ? Les frontières se sont obscurcies. Pour pallier ce problème, une seule solution : ne plus regarder son téléphone de manière frénétique, et répondre aux messages avec parcimonie. Vous vous dites que ce ghosting peut vous apporter des ennuis sur votre lieu de travail ? Voici quelques arguments pour contrer les reproches de vos collègues ou collaborateurs :
1. Temps de réflexion
Si vous n’avez pas répondu dans l’immédiat, c’est parce que vous aviez besoin de laisser mûrir votre réflexion. Vous n’aimez pas réagir à chaud. Chacun sa manière de fonctionner, votre interlocuteur devrait comprendre.
2. La productivité
Vous privilégiez votre productivité pour votre tâche immédiate et vous ne vouliez pas vous laisser déconcentrer par vos notifications. Vous êtes en réalité une bête de travail, voilà tout.
3. Mail perdu
On dirait bien que le mail en question s’est perdu dans le flot de votre messagerie. Oups… Si on ne vous croit pas, ressortez les chiffres : 30 courriels reçus en moyenne par jour.
4. Erreur de destinataire
Ah, ce mail vous était destiné ? Ce n’est pas ce que vous aviez compris. Il y avait tellement de personnes en copie que vous ne vous y retrouvez plus. C’est peut-être de la faute de votre interlocuteur qui aurait pu être plus clair.
5. Respecter les frontières
Mince à la fin, vous ne cherchez pas à travailler à la pointeuse, mais il y a des limites à respecter. Pour l’avenir de votre vie familiale ou de votre santé mentale, vous devez établir des frontières entre sphère professionnelle et personnelle.
6. La déconnexion
Le cerveau a besoin de temps de déconnexion. Conseillez à votre collègue d’opter pour la même stratégie que vous et évitez lui le burn-out…