"L'enseignement? C'est le Club Med!"
Justine Lalot, une ex-enseignante désabusée, a récemment publié une lettre qui explique à ses élèves pourquoi elle quitte l'enseignement. Un témoignage poignant, qui met en lumières les problèmes structurels que connaissent les enseignants. Etre prof, ce n'est pas seulement "avoir deux mois de vacances"...
Entre l’enseignement et le privé, c’est toujours un peu la guerre. Les employés disent que les enseignants ne savent pas ce que travailler signifie et les enseignants disent que les employés font des heures supplémentaires pour rien.Nous nous sommes penchés sur ces clichés. À vous de voir...
Que pensent les employés des enseignants ?
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Les enseignants enchaînent les congés. Ils ont congé toutes les vacances scolaires. En été, ils restent 2 mois à ne rien faire. En fait, ils ne travaillent presque pas.
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Dans certaines écoles, la journée se termine à 15 heures. Et ils osent encore se plaindre des horaires soi disant mal fichus !
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Ils ne doivent jamais se dépêcher pour aller chercher leurs enfants à l’heure. Ils ne doivent pas se couper les cheveux en quatre pour trouver des solutions de garde.
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Les enseignants sont des monsieur/madame je-sais-tout !
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Ils ne savent pas ce que c’est que de travailler. Ils répètent tous les jours la même chose. Ils ne connaissent pas la concurrence.
La réplique des enseignants
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Tenir une classe de 30 jeunes élèves de 8h30 à 15h00, c’est éprouvant.
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Capter l’attention de 18 adolescents qui n’ont que Netlog et leurs crédits d’appel en tête, ça n’a rien d’une partie de plaisir.
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Corriger 60 compte rendus de lecture sur un même livre requiert de l’organisation et de la concentration.
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Les programmes d’enseignement constituent de véritables défis.
Que pensent les enseignants des employés ?
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Ceux qui travaillent dans le privé ne pensent qu’à faire carrière. C’est un univers de phallocrates.
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Le privé ne s’intéresse qu’à l’apparence. Ils paradent avec leur Blackberry et ne parlent que des options de leur voiture de société.
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Les employés du privé travaillent toujours tard, pas seulement parce qu’ils ont beaucoup de travail, mais parce que ça fait bien. Celui qui a fini son travail à 17 heures ne fera pas carrière. C’est la règle, peu importe la qualité du travail fourni.
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Commencer à 10 heures, prendre une pause déjeuner à rallonges et s’en aller à 19h30, c’est mieux que d’arriver à 8h30 et travailler sans interruption jusqu’à 16h30. Mais pas aussi efficace.
La réplique des employés :
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Il est quasi impossible, et même toujours préjudiciable, de lutter contre la culture dominante de l’entreprise.
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Déjeuner jusqu’à quinze heures avec des clients, c’est du travail.
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Gravir les échelons hiérarchiques requiert de la patience et des efforts.
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Vos collègues vous ont à l’œil en permanence, à moins que vous n’ayez un bureau personnel.