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Le « tax shift » a dopé les premiers recrutements

Rédigé par: B.J
Date de publication: 17 mai 2016

Un trimestre après l’introduction du « tax shift », le groupe Acerta en évalue les premiers effets. Ceux-ci sont à ses yeux positifs. « Sur la base de nos chiffres, il apparaît que le nombre de nouvelles entreprises qui ont engagé un premier travailleur pendant le premier trimestre 2016 a augmenté de 24 % par rapport au même trimestre en 2015 », commente Liesbet Coninx, Managing Director Payroll Services chez Acerta.

Pour rappel, un employeur qui engage un premier travailleur pendant la période 2016-2020 bénéficie depuis le 1er janvier d’une dispense totale des cotisations de base de sécurité sociale durant toute la période d’occupation de ce premier collaborateur. En cas de fin d’occupation de celui-ci, la réduction est encore octroyée au travailleur embauché pour le remplacer.

« Il est évident que la mesure prise par le gouvernement pour encourager l’embauche d’un premier travailleur exerce une influence, affirme Philippe Depaepe, directeur général d’Acerta Bruxelles-Wallonie. Fin 2015 déjà, Acerta a été submergé de questions de nouveaux employeurs potentiels et de leurs comptables. Aujourd’hui également, l’intérêt pour cette première embauche est très élevé. Nos services d’affiliation continuent à recevoir des demandes de calcul des charges salariales d’un tel premier collaborateur. Bien entendu, les cotisations ONSS ne représentent qu’une partie du coût salarial total et demeurent insurmontables pour de nombreuses sociétés débutantes. Par ailleurs, nous observons qu’un peu plus de 40 % des premières embauches concernent des temps partiels. »

L’autre bonne nouvelle relevée par Arcerta concerne le chômage économique. «Durant les trois premiers mois de 2015, nous avons déjà pu constater que les entreprises belges présentaient moins de chômage économique que pendant la même période en 2014. En 2016, les circonstances économiques semblent à nouveau s’être améliorées. Le nombre de jours de chômage économique comme le nombre de travailleurs mis au chômage économique continuent à baisser », selon Philippe Depaepe.

Chômage économique en baisse

Concrètement, le nombre de jours de chômage économique des ouvriers s’élève à 1,81 % du nombre de jours ouvrables (contre 2,22 % en 2015, soit une diminution de pratiquement 27 % par rapport à l’année passée). Au niveau régional, le recours au chômage économique reste plus élevé en Wallonie et à Bruxelles qu’en Flandre. Les ouvriers occupés dans des entreprises wallonnes sont mis au chômage technique en moyenne 2,56 % de leurs jours de travail, contre 2,19 % à Bruxelles et 1,81 % en Flandre.

« Cependant, la situation semble s’améliorer davantage en Wallonie qu’en Flandre, affirme Philippe Depaepe. Le chômage économique dans les sociétés wallonnes affiliées auprès d’Acerta a baissé de quelque 43 % par rapport au premier trimestre 2015. Pour la Flandre, la diminution correspond à 24 % et Bruxelles affiche un statu quo. »

Ce sont principalement les plus petites sociétés qui obtiendraient de meilleurs résultats que l’année passée, avec une augmentation de 31 % en termes de nombre de jours de chômage économique dans les entreprises de moins de 10 travailleurs. Pour les sociétés de moins de 50 travailleurs, la baisse atteint même 37 %, les ouvriers y étant en chômage économique pour 2 % de leur temps de travail.

« Dans les moyennes entreprises (entre 100 et 500 travailleurs), les chiffres reflètent moins la reprise économique, poursuit-on chez Acerta. En effet, le nombre de jours s’y élève encore à quelque 1,73 %. Le premier trimestre 2016 affiche une légère hausse par rapport à la même période en 2015. » Les sociétés de plus de 500 travailleurs enfin connaissent proportionnellement encore moins de chômage économique : environ 1,55 % du nombre de jours de travail des ouvriers y est consacré, soit un recul de 7 % par rapport à 2015.

« Nous pouvons prudemment affirmer que l’activité économique dans l’industrie manufacturière a connu une amélioration pendant le premier trimestre 2016 par rapport au début 2015, estime Philippe Depaepe. Les chiffres temporaires d’avril 2016 indiquent une poursuite du recul du chômage économique. Les effets sur le chômage temporaire à la suite des attentats de Bruxelles ne sont pas encore visibles dans ces résultats. Les chiffres les refléteront uniquement à partir d’avril. »