Le secteur public, un employeur plus attractif que le privé
Randstad a décerné ses prix récompensant les employeurs les plus attractifs du pays. Le secteur public serait plus attractif que le privé. Mais quels sont les critères d’attractivité?
Le prestataire de services RH Randstad a remis ses traditionnels Randstad Awards. Ils sont attribués à la suite d’une enquête sur l’attractivité des employeurs réalisée auprès de 14.000 répondants. Cette année, c’est la société de dragage anversoise Deme qui s’est vu remettre le titre d’employeur privé le plus attractif de Belgique. 56% des répondants qui connaissent l’entreprise déclarent ainsi qu’ils travailleraient volontiers pour celle-ci. «On est très heureux de ce prix. C’est une énorme reconnaissance et récompense pour tous les membres du personnel qui se mobilisent chaque jour pour rendre notre société attractive. Cela nous motive à continuer nos efforts en la matière», confie Hans Casier, responsable RH chez Deme.
Du côté du secteur public, c’est l’Autorité flamande qui l’emporte. Parmi ceux qui la connaissent, 55% se verraient volontiers y travailler. «Ces dernières années, le gouvernement flamand a déployé des efforts considérables pour devenir un employeur attractif, notamment en créant des conditions d’emploi attrayantes, en essayant de favoriser une bonne ambiance de travail et un bon équilibre travail-vie privée. Je suis heureux que ces efforts soient aujourd’hui reconnus», commente Geert Bourgeois, ministre président du gouvernement flamand.
Un classement stable
Mais que signifie réellement aujourd’hui être un employeur attractif? Plusieurs critères semblent entrer en ligne de compte. En tête des critères les plus importants, on retrouve sans surprise le salaire et les avantages (63%), suivi de l’ambiance de travail et la sécurité d’emploi qui enregistrent un score de 53%. L’équilibre travail-vie privée constitue un critère important pour 48% des répondants, tandis que 36% accordent de l’importance au fait d’avoir des conditions de travail flexibles. «Le classement de ces différents critères d’attractivité reste globalement très stable. On observe cependant parfois des variations au fil des années. Elles sont généralement liées à la conjoncture. Ainsi, la sécurité d’emploi gagne en importance pendant les années de conjoncture difficile. Le package salarial pèse en revanche davantage lorsque la conjoncture est positive», observe Valérie Denis, porte-parole de Randstad.
Mais si le critère salarial reste la motivation première des travailleurs, la sécurité d’emploi gagnerait du terrain. A tel point que deux travailleurs sur trois se disent prêts à rétrocéder une partie de leur salaire en échange d’une meilleure sécurité d’emploi. «En moyenne, les répondants accepteraient de céder 6% de leur salaire. Ce phénomène est particulièrement marqué chez les jeunes de moins de 26 ans et les moins qualifiés qui seraient prêts à céder le plus, respectivement 9% et 8%. Même quand l’économie se porte bien, le Belge a ce besoin de sécurité d’emploi», constate Valérie Denis.
Ces critères d’attractivité d’un employeur varient également en fonction des profils. Ainsi, les femmes accorderaient généralement davantage d’importance à l’ambiance de travail, à l’équilibre entre travail et vie privée, aux conditions de travail flexibles et à la localisation de l’entreprise. Tandis que les hommes accorderaient plus de poids à la santé financière de l’entreprise, l’utilisation des nouvelles technologies et la réputation de l’entreprise. «On constate cependant cette année que les femmes attachent visiblement plus d’importance encore que les hommes au critère salarial, avec un pourcentage de 66% contre 61%», confie Valérie Denis.
Le public plus attractif sauf pour les jeunes
Les travailleurs diplômés de l’enseignement supérieur attachent, eux, une plus grande importance au contenu de la fonction et aux conditions de travail flexibles, alors que les travailleurs disposant au plus d’un diplôme de l’enseignement secondaire sont plus sensibles à la sécurité d’emploi. L’importance de ces critères varierait également avec l’âge. Ainsi, le salaire et la sécurité d’emploi augmenteraient en importance à mesure que l’âge avance.
Une différence d’attractivité est également observée entre le secteur public et le privé. Près de 42% des répondants aimeraient travailler pour un employeur public, contre une moyenne de 34% pour le secteur privé. «C’est quelque chose que nous avions déjà observé en 2012 lors de la crise économique. Mais même en période de haute conjoncture, le secteur public reste plus attractif que le privé», explique Valérie Denis.
Un constat qui s’expliquerait pas le fait que le secteur public rassemble davantage de critères d’attractivité que le privé. «La sécurité d’emploi reste un critère très important dans le choix d’un employeur. Or, le secteur public affiche par définition un meilleur score sur ce plan. D’autant qu’en termes de salaire, il rivalise aussi aisément avec le secteur privé. Il s’en sort également mieux que le secteur privé en ce qui concerne l’équilibre travail-vie privée», affirme la porte-parole de Randstad.
Cette tendance s’inverse toutefois chez les jeunes de moins de 25 ans qui qualifient le secteur public de moins attractif que le secteur privé. En tête de ce secteur, on retrouve le secteur pharmaceutique avec 45% qui demeure le seul secteur privé à être plus attractif que le public. Vient ensuite l’aéronautique avec 41,9%, les médias (41,2%), la high-tech (39,5%) et enfin l’informatique et la consultance (38,4%).