Le secteur de l’alimentaire : vivier d’emploi
La crise du coronavirus a démontré l’importance de certains secteurs essentiels, dont l’alimentaire, qui malgré la situation a continué de fonctionner pour nous permettre de nous approvisionner. L’initiative ‘’Food At Work’’ au service de l’industrie alimentaire met en avant ce secteur toujours en besoin de nouveaux travailleurs. Laurent Gall, coordinateur formation Wallonie-Bruxelles chez Alimento, nous présente son potentiel.
Une diversité importante de métiers et d’entreprises
L’ASBL presque trentenaire, Alimento, couvre la partie de la chaine alimentaire qui concerne la transformation des denrées alimentaires. Cela concerne tout ce qui provient de l’agriculture, de la pêche ou de l’élevage qui est transformé et conditionné afin d’être consommable. Plus d’une vingtaine de branches d’activités sont prises en compte et se côtoient sur le territoire belge (les boissons, les fruits et légumes, la boulangerie-pâtisserie, etc.). S’y retrouvent alors des métiers ‘’classiques’’, mais aussi des ‘’métiers méconnus’’.
Pour Laurent Gall, cet aspect peut parfois porter préjudice : « Cela fait qu’on ne nous perçoit pas toujours bien au niveau de la réalité en termes d’emploi, d’opportunité, de poids économique, c’est un secteur très important composé essentiellement de PME à 96%. Si je vous parle de boucher ou de boulanger, on voit de quoi il s’agit, mais si je vous parle d’opérateur de production, de conducteur de ligne ou de pilote d’installation en industrie alimentaire, ça devient un peu plus nébuleux. La diversité est une richesse, mais quelque part elle peut être préjudiciable en matière de communication vers le grand public et les jeunes. Le secteur alimentaire c’est une diversité et une richesse de métier, savoureux et succulent ».
Laurent Gall, coordinateur formation Wallonie-Bruxelles chez Alimento
Un fond de carrière pour des perspectives d’évolution
Pourtant, travailler dans une entreprise alimentaire représente un emploi sécurisant, car ce secteur est moins affecté par la conjoncture économique. Les partenaires sociaux sectoriels ont pris l’initiative, via Alimento, de lancer le fond de carrière de l’industrie alimentaire afin d’aider les travailleurs à différents moments clés de leur parcours professionnel.
Les personnes qui intègrent le secteur alimentaire peuvent bénéficier du fond de carrière qui leur délivre un budget de formation de 2.500€. Une façon de permettre une meilleure insertion dans l’entreprise. Pour une évolution de carrière, un changement de fonction, une réadaptation au travail ou l’acquisition de nouvelles compétences, il existe aussi un budget additionnel disponible par personne, de 2500€. « Le dernier cas de figure dans une évolution de carrière, c’est le moins réjouissant. Si le travailleur est licencié, peu importe la raison, même pour motif grave, ce travailleur du secteur est couvert par Alimento et peut bénéficier d’un budget de 2500€ pour se réorienter vers le secteur alimentaire ou même en dehors de ce secteur » souligne Laurent Gall.
Un secteur dynamique qui embauche
« Le cœur d‘une entreprise alimentaire c’est le département production. En termes de potentiel et d’emploi, c’est dans ce département (partie fabrication et conditionnement de denrées) qu’on va retrouver une majorité de travailleurs et de travailleuses, et par conséquent d’importants besoins de main-d’œuvre. La maintenance des équipements de production est aussi fondamentale et ce département requiert des compétences techniques élevées pour les entreprises alimentaires. De même que le département ‘’Logistique’’ ou encore celui de la ‘’qualité’’ qui nécessite pas mal de compétences scientifiques.
Bref, le secteur a besoin de ‘’FoodHeroes’’ disposant de compétences liées aux STEAM. La plus importante branche parmi les 26 est la boulangerie-pâtisserie. À elle seule, elle représente quasi 25% de l’emploi salarié ».
Les formations ‘’sur-mesure’’ restent les plus demandées. Indépendamment des filières (sécurité ou technologie alimentaire, logistique, informatique, langues, techniques, etc.), 85%-95% des demandes sont des formations sur mesure qui sont commandées auprès d’opérateurs publics ou privés. Le reste étant de l’interentreprise.
Des métiers pour tous les goûts avec plus de 500 métiers qui se côtoient et se développent, le secteur de l’alimentaire offre de belles opportunités d’emplois locaux et durables.
Mélina Margaritis