Le maître-mot est la diversification
Crise climatique, préoccupations environnementales diverses, hausse des coûts de l’énergie, incitants financiers… Tout concourt à ce que les entreprises consomment de moins en moins d’énergie. Des efforts ont déjà été consentis depuis belle lurette par un grand nombre d’entre elles. Les entreprises devront cependant redoubler d’efforts pour atteindre les objectifs de décarbonisation.
Au souci de la maîtrise des coûts et aux engagements déjà pris en matière environnementale, viennent se joindre aujourd’hui de nouvelles exigences réglementaires, que ce soit au niveau des secteurs ou des entreprises. « Si les réductions engrangées jusqu'ici sont déjà substantielles, il reste encore beaucoup de chemin à parcourir pour tendre vers la neutralité carbone », prévient Raoul Nihart, CEO de Luminus Solutions. Pour y arriver, « il faudra diversifier les solutions selon les secteurs d’activité. »
Notre interlocuteur cite en exemples les secteurs de la chimie, de l'aérospatial et de l'agroalimentaire, où les processus et besoins diffèrent fortement. « Dans chaque segment, il faut une ingénierie spécialisée pour définir les solutions les plus pertinentes à mettre en œuvre. On parlera tantôt de solutions de récupération de chaleur, avec ou sans pompes à chaleur, tantôt de production locale d’énergie au départ de sources renouvelables ou de cogénérations de qualité. »
Raoul Nihart, CEO de Luminus Solutions
Mener une réflexion globale
Quelles que soient les solutions envisagées, insiste Raoul Nihart, « il faut avoir une approche globale pour s’assurer de prendre les bonnes décisions. Par exemple, la rénovation d’une chaufferie implique de prendre en compte l’isolation projetée d’un bâtiment. »
La production locale d’énergie est également une bonne alternative : « Les systèmes de cogénération ont encore un bel avenir dans le secteur des soins de santé et dans l’industrie. Les installations photovoltaïques sont également intéressantes et relativement faciles à mettre en œuvre. On a également de plus en plus recours à l’exploitation de la biomasse ou à l’électrification de la production de chaleur ; l’installation de pompes à chaleur permet de réduire significativement les émissions de CO2. »
En parallèle, on peut encore réaliser des gains d'efficacité lorsqu’on synchronise l'autoproduction de manière optimale avec les consommations : « Pour le photovoltaïque, le pic de production se situe au maximum de l'ensoleillement. Avec des batteries, on peut stocker l'électricité pour la redistribuer à des moments où l'ensoleillement commence à baisser ou lors des pics de consommation. Cela permet de lisser la production et l’utilisation de cette énergie. On peut aussi synchroniser la charge des batteries des véhicules électriques avec la courbe d'ensoleillement. »