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Le burn-out, c’est contagieux ?

Rédigé par: Magali Duqué
Date de publication: 23 févr. 2023

Le burn-out, c’est contagieux ?

Maladie du siècle… ou effets secondaires d’un management toxique ? Face à l’épuisement professionnel, nous ne sommes pas tous égaux.  

Par Magali Duqué

Burn out

Attention : manager toxique !

Il faut distinguer trois types de managers : le soutenant, le toxique et le neutre. Selon une récente étude, menée conjointement par Securex et la KU Leuven, ces profils de leadership permettent de déterminer le risque de burn-out dans l’entreprise. En Belgique, il y aurait 5% des travailleurs qui ont affaire à un manager toxique et 62% à un manager neutre (présentant à la fois des comportements de soutien et des comportements toxiques). Anja Van den Broeck, professeure de gestion et de motivation à la faculté d’économie et d’études commerciales de la KU Leuven, explique que « le leadership toxique est un style qu’il faut éviter à tout prix, quel que soit le degré de télétravail. Il est directement néfaste pour la performance ainsi que le bien-être des travailleurs, et a également un impact négatif sur l’ensemble des équipes qui voudront éviter de travailler ensemble. En outre, le leadership toxique est contagieux, surtout dans le cas d’un CEO. Si l’organisation n’intervient pas en interne, cela peut dégénérer en une vaste culture d’entreprise négative au sein de toute l’organisation. »

> Lire aussi : Harcèlement au travail : vers qui se tourner ?

« Un manager toxique fait planer le risque d’un burn-out sur un travailleur sur deux. »

Les dommages collatéraux sont nombreux. Indépendamment de la fonction, de l’expérience ou du sexe, l’attitude du manager définirait 21 % de la motivation et 24 % de la productivité d’un collaborateur. « Dans le cadre de la guerre des talents actuelle, (…) les travailleurs quittent souvent leur poste à cause de leur manager. Et même s’ils décident de rester, une culture de travail toxique ne crée pas de bons ambassadeurs permettant d’attirer de nouvelles personnes. » souligne Anja Van den Broeck.  

Seulement 33% des travailleurs estiment avoir un supérieur qui leur apporte du soutien.

 

Le télétravail : une porte de secours ?

Quelles sont les solutions qui s’offrent aux travailleurs en proie à un manager toxique ? Il y’en a peu, malheureusement. Pour se protéger, leur choix se porte bien souvent sur la démission… Quand c’est possible, le télétravail peut également les préserver. En effet, l’autonomie apporte aux travailleurs le pouvoir d’être eux-mêmes et de faire preuve de liberté dans leurs tâches ou leurs projets. Un sentiment que les bons managers parviennent à entretenir au bureau, en renforçant en même temps le lien et la cohésion d’équipe. L’étude révèle que l’impact négatif d’un manager toxique serait plus important chez les travailleurs qui se rendent sur leur lieu de travail que chez ceux qui pratiquent le télétravail. 95% des travailleurs ne voient pas leurs performances augmenter – mais pas non plus diminuer – par le télétravail. Les 5 % restants de travailleurs qui voient leurs performances augmenter lorsqu’ils travaillent à domicile sont justement ceux dont le manager est toxique. Cependant, leurs performances chutent lorsqu’ils retournent au bureau parce qu’ils sont à nouveau en contact avec leur supérieur ! On peut donc parler d’un plan B temporaire… mais pas d’un bouclier efficace contre les effets négatifs d’un mauvais manager.