La transformation numérique des entreprises boostée par le Covid
La digitalisation des entreprises était déjà en cours avant que le Covid ne vienne bouleverser les modes de travail. Néanmoins, un coup d’accélérateur a été nécessaire au maintien des activités d’une majorité d’entre elles.
Depuis quelques années, le numérique est synonyme d’avenir dans tous les aspects de nos vies, et le travail ne déroge pas à la règle. Si certaines entreprises avaient déjà entamé les démarches nécessaires à leur passage au digital, d’autres ont dû réagir rapidement et opérer des changements conséquents pour permettre à leurs employés de poursuivre leur travail.
« La digitalisation a débuté avant la crise Covid et elle va se poursuivre après la crise, soyons clairs. Simplement, il y a eu des besoins accrus parce que, pour poursuivre leurs activités, les entreprises ont dû s’adapter et réaliser une grosse partie de leurs prestations à distance et, pour ça, les outils digitaux y ont largement contribué », explique Thierry Ney, porte-parole du Forem.
S’adapter pour survivre
L’organisation du télétravail, la modification du business model, l’implémentation de nouveaux outils numériques et collaboratifs dans les modes de fonctionnement, sont autant de défis que les entreprises ont été obligées de relever pour conserver au moins une partie de leurs activités. Les conclusions d’une enquête menée par l’Agence du numérique (AdN), qui se consacre à la mise en œuvre et au développement de la stratégie numérique de la Wallonie, en démontrent clairement l’importance.
L’AdN venait de terminer la collecte du baromètre de maturité numérique des entreprises wallonnes la veille du premier confinement, ce qui l’a incité, au mois de juin 2020, à réinterroger 1.300 entreprises dans le cadre d’un complément d’enquête « crise du COVID-19 ». Le but ? « Mesurer les évolutions et décisions induites par la crise sanitaire dans le domaine des technologies numériques ».
Le premier constat fort de l’enquête montre que, durant le confinement, 60% des entreprises wallonnes ont maintenu leurs activités, au moins partiellement, grâce au numérique.
De cette enquête, il ressort également que 17% des entreprises interrogées utilisaient les outils de visioconférence et de travail partagé, tels que Dropbox ou encore Google Drive, avant le confinement, contre 38% aujourd’hui. Un bond remarquable, que l’on doit majoritairement à la crise du coronavirus. Petits ratés toutefois au niveau des chiffres de la
cybersécurité. « Ils n’étaient déjà pas parfaits avant, il y a donc de bonnes habitudes à prendre et à mettre en place pour éviter que ces nouvelles pratiques présentent éventuellement des failles de sécurité à l’avenir », prévient Hélène Raimond,
experte de la maturité numérique des entreprises pour l’Agence du numérique. Pour ce type de questions, faire appel à des professionnels reste le premier réflexe. « Les entreprises l’ont bien compris, étant donné la petite taille généralisée des entreprises wallonnes – 94 % emploient moins de cinq travailleurs – et leurs ressources limitées, elles ont tendance à faire appel à des professionnels pour des questions bien spécifiques », explique l’experte.
Métiers en pénurie
Le secteur IT reste toutefois un secteur en pénurie et les professionnels de ces fonctions dites porteuses d’avenir mais également ‘critiques’, sont extrêmement recherchés dans notre pays.
Dans son étude « Be the change », réalisée en collaboration avec les différents offices régionaux de l’emploi, Agoria, la fédération de l’industrie technologique, analyse l’évolution du marché du travail jusqu’en 2030 et dresse un bilan alarmant : 541.000 postes vacants non pourvus d’ici neuf ans sans mesures supplémentaires. Le résultat d’une demande de main-d’œuvre qui ne cesse d’augmenter, accompagnée d’un manque d’adaptation des compétences, puisque le besoin de personnes hautement qualifiées augmente lui aussi. Parmi cette demande non pourvue, environ 135.000 postes pourraient concerner des profils numériques.
Pour former ces futurs professionnels, le Forem propose une offre large de formations pour les outils digitaux et ne possède pas moins de cinq centres de compétences formant aux métiers d’IT en Belgique.
« Sur l’année 2020, on a quadruplé les heures de formation à distance. Et parmi ces formations, une partie concernait évidemment l’IT », précise Thierry Ney.
« La crise a propulsé le digital et a amené les sociétés à s’interroger sur son importance. Il y a quelques années, il était encore difficile de le leur faire comprendre. À présent, on sent qu’elles sont beaucoup plus ouvertes à la discussion et la crise y a joué un rôle », estime
Tiphaine Geeroms, co-fondatrice de l’agence wallonne de communication Agrum’ent, qui a vu l’intérêt des entreprises augmenter pour ses formations et services liés au digital.
Parfait timing pour les IT alors ? « Indiscutablement, ces métiers sont recherchés, ce sont des opportunités d’emploi et c’est le moment où jamais de les choisir si l’on est en phase de réorientation ou si l’on termine ses études et que l’on a un goût pour ça. Cela ne fait pas l’ombre d’un doute », conclut Hélène Raimond.
>> Consultez toutes nos offres d'emploi dans le secteur de l'ICT
>> Consultez toutes nos offres d'emploi