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La déprime, aussi au sommet de la hiérarchie

Rédigé par: AR. M.
Date de publication: 15 mars 2017

Si les résultats de l’étude sur le bonheur au bureau sont visiblement positifs, tous les travailleurs ne sont pas épanouis. Le phénomène peut d’ailleurs toucher l’ensemble des niveaux hiérarchiques, même si le sujet semble tabou en haut de l’échelle

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L’épanouissement au travail est aujourd’hui une vraie question de société. Il existe désormais des coachs spécialisés qui ont pour mission de redonner aux travailleurs l’envie de se lever pour aller au bureau. Bart De Bondt fait partie de ses nouveaux spécialistes du bonheur. Chez The Happy Wave, une société qui prodigue des conseils sur le sujet, il occupe la fonction de Chief Happiness Officer. Actif depuis neuf ans, il dispense ses recommandations, principalement aux managers et cadres d’entreprise. Il faut dire que sur ce type de fonction, il en connaît un rayon. Bart De Bondt fut auparavant CEO de ING life avant de changer complètement de trajectoire professionnelle . « Pendant vingt ans, Je cherchais avant tout le résultat, mais je n’étais pas spécialement heureux au travail car je n’y étais pas à ma place. J’ai directement commencé à travailler dans l’optique d’obtenir un emploi qui m’apportait une certaine sécurité. Mais je ne m’étais jamais demandé si le travail que j’effectuais correspondait vraiment à qui j’étais » , explique-t-il sans détour.

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« Beaucoup de managers pas heureux »

Bart De Bondt focalise entre autres son offre de coaching sur les managers. Un choix qui n’est évidemment pas dû au hasard car la déprime au boulot ne se limite pas aux fonctions moins qualifiées. « Effectivement, le fait d’avoir plus d’autonomie et de responsabilités permet, en général, de se sentir mieux dans son métier. Mais je suis persuadé que beaucoup ne sont pas spécialement heureux », explique le coach . Pour lui, les résultats de l’enquête sont d’ailleurs fort optimistes . « Dans ce que je constate tous les jours, je crois que les chiffres sont inférieurs à ceux présentés par l’étude. J’aurais pensé qu’ils tourneraient plus tour autour de 5/10 », précise-t-il.

En raison de sa position hiérarchique, il est parfois plus difficile pour un manager de s’exprimer personnellement sur un tel sujet. « Dans l’esprit collectif, le patron est l’homme fort qui ne doit pas parler de ses faiblesses et ses doutes. Mais c’est faux. Un leader devrait avoir la possibilité de montrer sa vulnérabilité, continue le Chief Happiness Officer pour qui, se soucier du bien être des managers est essentiel.Comme je le dis souvent, le poisson commence toujours à sentir par la tête. Si un responsable est malheureux, cela se transmettra sur son personnel pour, au final, affecter toute l’entreprise », explique-t-il.

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Repenser le modèle

Afin d’obtenir une société vraiment heureuse au travail, il y a encore du chemin à faire pour Bart De Bondt. « Lorsque j’explique quelques conseils, on me répond souvent que les idées sont bonnes mais impossibles à mettre en place. En réalité, c’est parce qu’elles supposent qu’il faut remettre en question le business model de l’entreprise en accordant, par exemple, beaucoup plus d’autonomie aux collaborateurs. Mais cela induit de l’insécurité, ce dont ont horreur les conseils d’administrations. Pourquoi intégrer l’incertain dans le modèle qui, en termes de productivité, fonctionne ? Du coup, la mise en place du changement est très compliquée », analyse le coach. Toutefois, ce dernier reste optimiste, notamment avec l’arrivée de la nouvelle génération. « D’ici dix ans, les jeunes auront intégré largement le marché de l’emploi, avec une vision du travail radicalement différente.»

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