La construction est elle aussi confrontée au défi du recrutement IT
Embuild, l’ex-Confédération construction, organise un hackathon dédié aux nouvelles technologies. Afin, notamment, de renforcer l’attractivité de ce secteur vis-à-vis de profils IT dont il a lui aussi besoin pour s’inscrire dans la transition climatique.
Dans la construction comme dans tant d’autres domaines, les profils IT sont activement recherchés. Mais le défi est d’autant plus grand pour les entreprises de ce secteur qu’elles sont encore pénalisées par une image quelque peu « traditionnelle », voire « conservatrice ».
« La Confédération construction reflétait une image vieillotte, démodée, peu en phase avec un secteur qui investit massivement dans la digitalisation, la durabilité : Embuild nous a semblé plus dynamique, plus porteur, en particulier vis-à-vis des jeunes », déclarait récemment son patron, Niko Demeester, au Soir pour justifier ce changement de dénomination. « Nous allons mieux communiquer sur ce que nous offrons : des métiers passionnants, locaux, bien rémunérés, qui permettent de travailler de manière souvent autonome sur des défis essentiels, comme la transition climatique. Bref, nous construisons demain, comme nous avons choisi de l’affirmer. »
Innovation et rénovation
C’est sur cette toile de fond que s’inscrit l’organisation, du 1er au 3 décembre à Bruxelles, du Hacking Digital Renovation. A savoir, un hackathon ayant pour objectif de favoriser l’innovation dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments, en favorisant l’utilisation des nouvelles technologies. « Ce hackathon sera donc un processus créatif par le biais duquel des candidats en provenance de tous horizons travailleront par équipes, pendant trois jours, afin de faire émerger des idées neuves », précise Sylvain Lavedrine, conseiller « Innovation » chez Embuild.Brussels. Autrement dit, cet événement sera « le rendez-vous de référence d’open-innovation pour la construction, qui rassemblera les meilleurs profils de la construction et des nouvelles technologies », comme le décrit la communication relative à sa promotion. « L’objectif est d’utiliser les nouvelles technologies (Big Data, intelligence artificielle, Cloud Computing, Smart Building, Internet of things ou toutes autres technologies digitales) pour répondre efficacement aux enjeux de la rénovation énergétique des bâtiments, comme la performance énergétique, la régulation de la consommation énergétique, les méthodes de construction, l’économie circulaire, entre autres », résume-t-il.
Les profils recherchés ? En provenance, idéalement, d’univers multiples et complémentaires : la construction, celui des nouvelles technologies, ainsi que des étudiants issus de l’Ecole polytechnique de l’ULB et de l’Ecam, notamment. « Des personnes d’expérience et des étudiants, qui seront encadrés par des coachs afin de présenter des projets aboutis devant un jury à la fin du processus », poursuit Sylvain Lavedrine, qui espère rassembler une cinquantaine de participants. « Les équipes seront formées sur place, sur base des idées que les participants auront développées en amont : les meilleures d’entre elles seront retenues pour être développées lors du hackathon. »
Networking, voire recrutement
Formellement focalisé sur l’innovation, l’événement cultive l’ambition de favoriser le networking entre les participants, les entreprises, les sponsors, voire de favoriser à terme l’un ou l’autre recrutement. « C’est un gros défi qui, concentré sur trois jours, demande un gros investissement personnel des participants », reconnaît notre interlocuteur. « Mais à la clé, il y a aussi la possibilité d’être accompagné par des coachs spécialisés et la perspective de rencontrer des gens qu’on ne croise pas tous les jours. Un jeune, en particulier, pourra y rencontrer des entreprises en recherche de profils IT tout en bénéficiant d’emblée d’une bonne introduction, vu son intérêt manifesté pour l’apport des nouvelles technologies dans la construction. »
L’équipe qui sera récompensée pourra présenter sa solution devant des grands noms du secteur, souligne Sylvain Lavedrine, qui se réjouit de bénéficier, pour l’organisation de ce hackathon, du soutien de divers acteurs institutionnels (Innoviris, Buildwise, C-Tech, entre autres) ou privés (Besix, Saint-Gobain, entre autres). Les éditions précédentes ont d’ailleurs permis de constituer des solutions en bonne et due forme, justifiant le fait que ses promoteurs voient, dans ce hackathon, une formule permettant très concrètement d’inscrire davantage le secteur dans la technologie et la durabilité.