L'Université de Liège recherche des profils IT
La pénurie de talents est particulièrement criante dans le secteur informatique. Pour les services publics, cela tourne à la guerre des talents face aux salaires souvent plus attrayants du secteur privé. Pourtant, ils disposent d’atouts indéniables. La preuve à l'Université de Liège.
Le SEGI-ULiège - entendez le Service général d’informatique de l'Université de Liège - assume trois pôles d'activité : le fonctionnement de l'IT de cette université qui accueille 30.000 utilisateurs - étudiants, enseignants, chercheurs ; la même mission pour le CHU de Liège ; le développement d’ULIS, son logiciel de gestion de paie et de carrière des fonctionnaires, pour des institutions telles que la Région wallonne et la Fédération Wallonie-Bruxelles, entre autres.
Comme l'explique Didier Korthoudt, son directeur général, le service compte actuellement 130 collaborateurs « tout pile ». Il cherche à pourvoir une demi-douzaine de postes, dont certains sont vacants depuis plusieurs mois : « C'est principalement dans le domaine du développement de logiciels qu'on éprouve le plus de difficultés à recruter. Nous recherchons des développeurs Java, plus spécifiquement des développeurs J2EE, car ces technologies sont utilisées pour nos propres logiciels. Ce profil est extrêmement demandé et rare sur le marché. Il y a bien sûr des possibilités de formation, mais il faut déjà disposer de solides compétences étant donné qu’il faut pouvoir être opérationnel le plus rapidement possible. »
Didier Korthoudt, directeur général du Service général d’informatique de l'Université de Liège
Le télétravail, un écueil ?
Outre la rareté des profils IT, Didier Korthoudt reconnaît que jusqu’à présent, la généralisation massive du télétravail ne lui facilite pas la tâche dans sa quête de main-d’œuvre : « Avant le Covid, nombre d'informaticiens liégeois en recherche d’emploi se tournaient vers nous afin d’éviter des longs trajets vers Bruxelles ou le Luxembourg. Avec le télétravail, on peut désormais limiter de tels déplacements à un jour par semaine dans l'entreprise, ce qui ne gêne plus grand monde. » Evidemment, ça ne fait pas les affaires du SEGI !
Plus globalement, le secteur IT souffre aussi de la désaffection des jeunes générations pour les filières mathématiques et scientifiques. Comme le note notre interlocuteur, « les jeunes sont nés avec internet et les smartphones, mais ils les considèrent comme des outils. Cela n'induit pas forcément un attrait ou une curiosité à l’égard du fonctionnement de la technologie. »
Équilibre et sens
Si en tant qu’institution de service public, le SEGI doit faire face à ces écueils et ne peut pas non plus rivaliser avec le privé en matière de rémunération, il se démarque néanmoins en termes d'organisation du travail. Il propose des conditions concourant à un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle. « Nous offrons un régime de congés plus favorable que dans le privé et même plus souple que dans d'autres institutions publiques. Nos agents peuvent par exemple prendre deux jours de télétravail par semaine, mais surtout des heures de congé plutôt que devoir prendre d’office une journée ou une demi-journée complète », détaille Didier Korthoudt.
Autre manière de se différencier : le surcroît de sens qu'on peut trouver à travailler au sein d’un service public. « Il y a encore quelques générations, le sens du travail se résumait souvent au montant du chèque qu'on touchait en fin de mois ou à la marque de la voiture de société. Les jeunes générations qui arrivent sur le marché de l'emploi recherchent plus à donner du sens à leur talent. »
Le SEGI-ULiège sera présent au Talentum Liège ce 17 novembre prochain. Inscription gratuite