L’intelligence artificielle au service du matching
Recruter un collaborateur aujourd’hui ne se fait plus uniquement sur base d’un CV ou d’une lettre de motivation. Le bon candidat sera aussi celui qui partage les valeurs de l’entreprise. Pour s’en assurer, les services RH ont recours au matching, basé de plus en plus souvent sur des algorithmes ou des logiciels d’intelligence artificielle.
C’est un terme bien connu des départements des Ressources humaines : le matching occupe aujourd’hui une place de plus en plus importante dans les processus de recrutement. Autrefois essentiellement réservé au recrutement volumique, cet outil dont le but est d’établir une shortlist de candidats pertinents pour un poste donné, s’immisce aujourd’hui dans la grande majorité des pratiques RH des entreprises. Et lorsqu’on parle de matching en 2021, il est surtout question d’algorithmes, voire d’intelligence artificielle. De nombreuses entreprises et acteurs de l’emploi investissent d’ailleurs dans ces technologies. Le VDAB, l’agence flamande de l’emploi et de la formation professionnelle, vient par exemple de se doter de Talent API, une solution d’intelligence artificielle (IA), créée il y a un peu plus d’un an et développée par Radix, le spécialiste bruxellois de l’IA. Grâce à elle, les clients du VDAB se verront proposer des offres d’emploi sur mesure. « Cet outil permet de comprendre en profondeur les talents, leurs capacités, leurs opportunités, ainsi que leurs intérêts et les « résume » en quelque sorte. Notre solution est ensuite capable de fournir des conseils et de guider les talents avec des suggestions de jobs, de formations, et de contenu qui coïncident avec leurs attentes », explique Davio Larnout, CEO de Radix.
Explorer toutes les possibilités
Ce logiciel s’oppose ainsi aux systèmes traditionnels qui formulent des recommandations basées sur des profils statiques de chercheurs d’emploi. Car si Talent API est capable de proposer des offres d’emploi concrètes et ciblées sur base par exemple de l’expérience ou d’un lieu de résidence, il est également en mesure de tenir compte des mots synonymes dans les offres d’emploi ou des habitudes de navigation des visiteurs du site du VDAB. « Il détecte des offres d’emploi similaires à celles déjà recherchées et les propose de manière proactive au demandeur d’emploi, le motivant ainsi à explorer de nouvelles possibilités de carrière », précise Davio Larnout.
Alors que la guerre des talents semble se raviver à mesure qu’on se déconfine, de telles solutions de matching basées sur l’IA constituent un atout de taille pour les entreprises. « Le marché du travail est en constante évolution. La guerre des talents implique qu’il est aujourd’hui nécessaire et primordial de répondre rapidement aux candidats qui postulent. Si vous ne le faites pas, parce que vous passez des jours à screener les candidatures reçues, vous prenez le risque de laisser filer les meilleurs profils qui seront embauchés par la concurrence. Et puis, à l’heure actuelle, offrir des conseils de carrière personnalisés aux recrues potentielles garde vos candidats engagés et permet de rendre le marché loyal vis-à-vis de votre marque employeur », estime le CEO de Radix.
Amplifier le potentiel humain
Mais pas question pour autant que l’intelligence artificielle remplace les professionnels des RH. Selon, Davio Larnout, le contact humain est, et restera, la clé dans le recrutement. « En revanche, l’IA peut être utilisée pour réduire le temps de la boucle, en assistant à la fois les recruteurs et les candidats pour qu’ils trouvent des opportunités pertinentes plus rapidement et efficacement », estime-t-il. Il est en effet tout à fait envisageable qu’une intelligence artificielle donne par exemple un feedback sur un CV, ou propose différentes opportunités à un candidat, sans que ce dernier n’ait à attendre la réponse d’un recruteur. « En ce qui concerne Talent API, l’outil est conçu pour réduire le temps perdu dans des tâches répétitives avec peu de valeur ajoutée, à l’image de l’étape du screening. Il permet de mettre l’accent sur le personnel, sur les connexions qui ajoutent de la valeur entre les candidats et les recruteurs. Ici, le but de l’IA n’est donc pas de remplacer l’humain mais bien de le servir », conclut Davio Larnout.