L’emploi et la qualité de vie au travail percent aussi sur TikTok et Instagram
Avec 20 millions de posts sur les réseaux sociaux dans le monde en 2022, la RSE pèse de plus en plus sur la réputation des entreprises… et donc forcément aussi sur leur image en tant qu’employeur.
Deux études récentes de Visibrain nous apprennent entre autres que les coulisses d’une entreprise ou d’une marque comptent autant, si pas plus, que ce qu’elle présente à l’avant-scène. Et aussi que LinkedIn n’a plus le monopole pour parler « recrutement » ou « culture d’entreprise. » Capter les tendances sur les réseaux sociaux, sur les sujets qui suscitent de l’engagement ou la manière dont les entreprises utilisent les différentes plateformes, détecter les bonnes pratiques…, c’est précisément l’affaire des équipes de Visibrain, outil de veille des réseaux sociaux. Ces derniers mois, deux sujets ont particulièrement mobilisé leur attention, avec une étude sur la marque employeur publiée en septembre, et la petite dernière : l’étude « La RSE sur les réseaux sociaux » sortie en octobre.
L’objet de celle-ci était à la fois de mesurer l’étendue du sujet RSE et de comprendre l’engagement suscité par cette thématique sur YouTube, Instagram, Facebook, X/Twitter et TikTok (LinkedIn ayant été mis de côté car ce réseau social ne permet pas l’utilisation d’outils de veille comme Visibrain).
RSE-first
Premier constat : depuis 2019, les posts parlant de RSE n’ont fait que croître : +20% entre 2019 et 2020, +21% entre 2020 et 2021, et +39% l’année suivante, avec près de 20 millions de posts publiés dans le monde en 2022. Selon le fondateur du média Climax, Dan Geiselhart, cité par Visibrain dans son étude, la communication des entreprises a connu un vrai changement, passant du « digital-first » au « RSE-first ».
Les préoccupations sociétales des internautes concernent bien évidemment l’engagement en matière d’environnement et d’écologie (40% des posts publiés). Mais pas que… Tout ce qui touche à la qualité de vie au travail, avec 20% des posts, arrive directement après. Parmi les expressions revenant le plus dans les discussions en la matière : marque employeur, team building, #inclusion, diversité, collaborateurs, #happyatwork, #formation…
À la fois un risque et une opportunité
« Tout comme en matière d’environnement, les entreprises doivent montrer patte blanche sur ces thématiques au risque d’être exposées », indique l’étude, qui pointe notamment l’émergence de comptes dénonçant les modes de management de certaines entreprises. On pense notamment à « Balance ton Agency » ou à « Balance Ta Start-Up » sur Instagram. « Parce que le baby-foot c’est cool, mais le droit du travail c’est encore mieux. », avertit ce dernier compte en guise d’introduction.
« Les réseaux sociaux ont permis de libérer la parole », constate Marie Guyomarc'h, attachée de presse chez Visibrain. « Et en matière de recrutement, les internautes sont devenus très sensibles aux témoignages et à la réputation des entreprises quant à leurs conditions de travail. » La qualité de vie au travail est donc un sujet suscitant de plus en plus d’attentes et de vigilance de la part des internautes.
Quand les choses vont bien en interne, c’est une belle opportunité pour les entreprises de le faire savoir pour attirer de futurs talents. « On voit sur les réseaux sociaux que tout ce qui est coulisses d’entreprise marche très bien », poursuit Marie Guyomarch’h. « Les internautes sont friands de voir l’intérieur, l’ambiance, les gens qui y travaillent… » Par contre, prévient-elle, « attention au risque de communiquer des choses qui ne correspondent pas à la réalité, ou celui d’en faire trop ou de faire des effets d’annonces sans que cela soit suivi de faits concrets. Il faut communiquer sur de vraies choses, avec une vraie stratégie et une sincérité derrière les actions ! »
Un nouvel allié des recruteurs
L’autre étude de Visibrain, sur la marque employeur, qualifie celle-ci comme sujet « star » sur les réseaux sociaux, avec +76 de messages en 2023 par rapport à 2022. Plus étonnant : on observe une montée en puissance d’Instagram et de TikTok sur des sujets emploi et bien-être au travail.
« Instagram, temple du lifestyle, s’impose de plus en plus aux entreprises comme réseau pour parler de culture d’entreprise. » Tandis que TikTok, qui bénéficie d’un engagement puissant (six fois plus de likes générés qu’Instagram, par exemple) et d’une viralité forte, est décrit comme « l’allié des recruteurs. » « L’image adolescente de TikTok tend à changer », commente Marie Guyomarch’h. « On n’y retrouve pas que des challenges et des chorégraphies, mais aussi plein de vidéos extrêmement bien faites sur des sujets très sérieux. C’est notamment un canal de plus en plus utilisé pour recruter des juniors et des stagiaires, par exemple. »