L'absentéisme au sein des sociétés belges atteint son apogée
En 2021, les travailleurs belges ont plus que jamais été absents au travail en raison des maladies de courte durée, d'après HR Square (et Acerta).
L’absentéisme de courte durée au travail – les absences de moins d’un mois – est reparti à la hausse ces derniers mois en raison de la quatrième vague de coronavirus et du variant Omicron. En novembre et décembre 2021, les chiffres en matière d’absentéisme étaient environ 50 % plus élevés qu’à la même période en 2020 et plus de 15 % plus élevés par rapport à 2019.
Cependant, Acerta a constaté de nombreuses absences au travail pour cause de maladie à d’autres moments qu’au cours des derniers mois de l’année passée. Sur l’ensemble de l’année 2021, nous avons assisté à une vague d’absences sans précédent. En moyenne, 2,49 % des heures ouvrables n’ont pas été prestées dans le secteur privé l’année dernière en raison de l’absentéisme de courte durée. Cela équivaut à une moyenne de 6,5 jours de maladie par travailleur.
Au cours des cinq dernières années, ces chiffres n’ont jamais atteint un tel pic. À titre de comparaison, en 2020, le taux d’absentéisme s’élevait à 2,2 % – un nombre remarquablement bas en raison des confinements – et à 2,37 % en 2019. Les absences de plus d’un mois ne sont pas incluses dans ces chiffres.
Au moins un jour de maladie annuel
En 2021, 12 % de l’ensemble des travailleurs ont été malades au moins un jour. Ce nombre est lui aussi remarquablement plus haut que lors des deux dernières années, où ces pourcentages atteignaient 8,7 (2020) et 9,6 % (2019). Le taux d’absentéisme le plus élevé a été enregistré chez les travailleurs âgés de 30 à 44 ans.
Ils ont été absents pendant 2,7 % des heures ouvrables pour cause de maladie, alors que la moyenne pour tous les âges était de 2,49 %. Cela n’a rien d’illogique, car ils font souvent partie d’une famille comptant des enfants scolarisés qui ont davantage de contacts.
L’absentéisme de courte durée est plus fréquent chez les ouvriers que chez les employés : 2,94 % des heures ouvrables n’ont pas été prestées pour cause d’absentéisme de courte durée pour les ouvriers, contre 2,16 % pour les employés.
Laura Couchard, conseillère juridique chez Acerta Consult déclare : « Les chiffres très élevés en matière d’absentéisme de courte durée que nous constatons pour l’année 2021 sont extrêmement frappants, mais pas totalement illogiques. La plupart des secteurs étaient entièrement ouverts – contrairement à 2020 – et les chiffres du coronavirus présentaient de forts pics. Les différentes vagues de coronavirus se traduisent également par des vagues d’absences au travail. Ce sont surtout les parents d’enfants scolarisés qui restent plus souvent à la maison pour cause de maladie, car ils sont en moyenne exposés à davantage de contacts avec des personnes extérieures à la famille. Et comme les ouvriers sont moins en mesure de travailler à domicile que les employés et souvent moins en mesure de garder leurs distances au travail, ils étaient également plus susceptibles de s’absenter du travail pour cause de maladie. »
L'absentéisme a diminué dans le secteur des soins de santé
Dans le secteur des soins de santé, qui est le plus touché par la pandémie, l’absentéisme a – de manière assez surprenante – légèrement diminué au cours de l’année écoulée, passant de 2,82 % en 2020 à 2,75 % en 2021. Cela correspond à une moyenne de 7,12 jours d’absence au travail en 2021 en raison de maladies de courte durée pour un collaborateur du secteur des soins de santé.
Néanmoins, l’absentéisme moyen dans le secteur des soins de santé reste nettement supérieur à celui des autres années et à la moyenne de l’ensemble des secteurs. L’absentéisme dans le secteur des soins de santé a systématiquement atteint des pics sans précédent, supérieurs à 3 %, surtout au cours des derniers mois.
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