HireRing, une solution innovante pour le secteur des RH
Le marché du recrutement est en pleine expansion. La plateforme numérique HireRing a été conçue par une chasseuse de têtes. Le projet bénéficie du soutien de l’incubateur Digital Attraxion.
On n’a jamais autant recruté en Belgique: les statistiques du secteur RSS (Recruitment, Search & Selection) sont très claires à ce sujet, le nombre de candidats placés a augmenté de 16,75% au premier semestre 2018 par rapport à l’année précédente. Cela a favorisé une pénurie de candidats. «Et en période de pénurie, les entreprises font davantage appel à des partenaires professionnels pour rechercher, sélectionner et recruter les talents dont elles ont besoin», selon Ann Cattelain, coordinatrice du secteur RSS chez Federgon, la fédération des prestataires de services RH.
C’est sur ce marché en expansion que Sophie Vanderputten vient de lancer sa plateforme HireRing pour favoriser la mise en relation directe des employeurs avec les professionnels du recrutement. Pour l’élaboration de son produit, la conceptrice a bénéficié du soutien de l’incubateur hennuyer de start-up Digital Attraxion, une initiative des holdings Sambrinvest, Wapinvest et du fonds de financement IMBC.
Sophie Vanderputten connaît bien le secteur, elle y a travaillé activement pendant 15 ans. D’abord comme recruteuse dans une agence internationale, elle devient consultante in house pour de grandes entreprises, Proximus puis Toyota. Ensuite à la tête d’une plateforme de gestion de recrutement chez Sun Microsystems pour le nord de l’Europe. Enfin comme free lance pour Securex, BNP Paribas et ING, où elle se voit proposer le poste de «recruitement manager» qu’elle occupera pendant cinq ans.
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Très vite, l’experte en recrutement prend la mesure des enjeux de la digitalisation et des solutions que celle-ci pourrait apporter aux RSS en Belgique.
«Ma plateforme ne met pas en relation une entreprise avec un cabinet de recrutement et de sélection, par exemple Toyota et Manpower», insiste Sophie Vanderputten. «Elle fait le lien entre Jacques de chez Toyota et Martine de Manpower. C’est un peu le Uber du recrutement. Car chez Uber, on entre directement en contact avec Karim ou Michèle pour aller de tel endroit à tel autre. C’est un concept de services personnalisés.»
Pourquoi un employeur reviendrait-il sur la plateforme pour soumettre de nouveaux postes après avoir été connecté à un recruteur en particulier? Sophie répond avec conviction: «Pour la même raison que l’on ne garde pas le numéro de notre premier chauffeur Uber! L’intérêt est d’être connecté instantanément au prestataire le plus adéquat et le plus disponible. Chaque recruteur est spécialisé dans la recherche et sélection de profils dans des secteurs bien spécifiques.»
HireRing n’est pas un job board comme Linkedin: la plateforme permet de «matcher» une entreprise avec le bon recruteur, pour un prix préalablement défini. «D’abord, c’est beaucoup plus rapide que la procédure en agence, qui s’étale sur plusieurs semaines. C’est aussi gratuit pour les recruteurs auxquels des demandes sont adressées: ils prennent ou ils ne prennent pas, tout cela se fait confidentiellement et rapidement, en quelques clics.» Le fonctionnement est intuitif: l’employeur introduit le profil qu’il recherche avec une description de fonction, la durée et le montant annuel du salaire, le niveau de séniorité. C’est aussi lui qui fixe le pourcentage de la commission qu’il est prêt à payer. Dans un monde où le turn-over du personnel s’accélère, de plus en plus de travailleurs ont envie de changement. «Là où les générations X et Y s’accrochaient à leur job, la génération Z zappe allègrement», constate Sophie Vanderputten. La plateforme HireRing est opérationnelle depuis décembre, elle est disponible en anglais mais sera traduite en français et néerlandais à la fin de ce mois. «Une trentaine de recruteurs s’y sont déjà inscrits, des entreprises de renom ont marqué leur intérêt.»