Grossesse et maternité: trois travailleuses sur quatre victimes de discriminations
Trois travailleuses sur quatre ont été victimes de discriminations en raison de leur grossesse ou maternité, selon une enquête réalisée par l’Institut pour l’égalité des hommes et des femmes. Pourtant, depuis la modification de la loi du 22 mai 2014, toutes formes de discrimination concernant une femme enceinte ou jeune maman est devenue explicitement punissable par la loi.
Mais les égalités vont toujours de bon train. Que ce soit un licenciement, une non-prolongation de contrat après un accouchement, la non-obtention d’une promotion ou tout simplement dans la recherche d’un emploi, elles sont présentes partout. L’étude révèle que parmi les femmes cherchant un emploi, elles sont 52,3 % à n’avoir pas postulé lors de leur grossesse. Elles avancent généralement que "cela ne sert à rien".
"Maman reste à bord"
Pour les encourager à faire valoir leurs droits, l’Institut pour l’égalité des hommes et des femmes a lancé en octobre dernier une campagne intitulée "Maman reste à bord". "Souvent, les femmes ont elles-mêmes intégré les stéréotypes de genre et accepté par la force des choses l’idée que la grossesse et la maternité sont des freins pour leur carrière. C’est pourquoi peu d’entre elles osent faire respecter leurs droits. La campagne "Maman reste à bord" est donc une réussite car elle a permis de conscientiser de nombreuses victimes sur leurs droits et de lutter ainsi contre le sous-rapportage de plaintes", déclare Michel Pasteel, le directeur de l’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes.
"Selon nous, cela montre qu’il faut continuer à investir dans la sensibilisation pour lutter plus efficacement encore contre les discriminations et promouvoir davantage l’égalité de genre". En effet, cette campagne de trois mois, lancée en octobre 2017 a permis de doubler le nombre de signalements par rapport à l’année 2016.