Employé de pompes funèbres : découvrir « l’histoire de toute une vie qui s'est éteinte »
C’est une longue histoire qui lie Tristan Devries et le secteur funéraire. Aujourd’hui, il est à la fois employé de pompes funèbres et thanatopracteur indépendant. Zoom sur ces deux professions plus que jamais humaines qui pourtant suscitent encore l’interrogation.
C’est une longue histoire qui lie Tristan Devries et le secteur funéraire qui s’est imposé naturellement à lui au fil du temps tout en imprégnant son parcours de vie. En effet, le jeune travailleur a côtoyé ce monde particulier dès l’adolescence. « Mes parents avaient un ami qui travaillait dans le domaine des funérailles. A force de le voir, j’imagine que cela a suscité mon intérêt. », explique-t-il.
A 16 ans, Tristan Devries décroche son job étudiant en entreprise de pompes funèbres et décide, après ses secondaires, de suivre les différentes formations funéraires en cours du soir. Aujourd’hui et depuis respectivement 10 et 7 ans, il est à la fois employé de pompes funèbres et thanatopracteur indépendant. Dans le cadre de son premier métier, il est chargé de l'aspect logistique, administratif ainsi que de l'accueil et de l'encadrement des familles. Pour le second, il réalise les soins de représentation du défunt ou les toilettes mortuaires à la demande de différentes sociétés funéraires.
Une double casquette qui plait à Tristan : « Ce sont deux métiers complémentaires. Cela permet de varier; de ne pas perdre le contact avec les gens et d’en savoir un peu plus sur leurs vies et celles des défunts. Pouvoir représenter un défunt avec dignité à ses proches, c’est ce qui fait la beauté du métier. »
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« L’histoire de toute une vie qui s’est éteinte »
Mais c’est surtout le côté humain de la profession que le jeune homme apprécie : « J’ai une fois été appelé pour le décès d’une vieille dame qui était orpheline et fille au pair dans une ferme. La personne qui s’occupait de ses funérailles la connaissait depuis toujours. Au lieu de passer une heure à organiser les funérailles, j’ai passé toute la journée à écouter les récits de vie de cette dame défunte. L’histoire de toute une vie qui s’est éteinte. »
Cet aspect relationnel reste également au cœur des préoccupations de Tristan. L’altruisme et le respect du défunt et de la famille sont, pour lui, des qualités indispensables. « Il y a une nécessité d’être respectueux envers chaque individu quelle que soit son histoire. Il faut aussi faire preuve de sensibilité. C’est ce qui doit être présent dans chacun de nos gestes pour conserver ce respect face aux morts et aux familles ».
Un métier éminemment humain dont le choix continue pourtant à susciter interrogations et appréhensions chez tout-un-chacun : "Il est vrai que nous côtoyons la mort, mais à travers cette étape c'est le parcours du vivant que nous découvrons. Notre rôle est d'honorer ce dernier en l'accompagnant avec respect et dignité."
Faire son deuil
Avec la crise sanitaire, l’accompagnement des proches endeuillés n’a pas été évident. Les cérémonies funéraires et le nombre de personnes présentes sur place ont été raccourcis. Certaines ont même été annulées. L’arrivée de la deuxième vague ne simplifie pas les choses. « La situation n’est pas facile pour les personnes endeuillées, qui ont du mal à faire correctement leur deuil », explique Tristan.
L’arrivée de la Toussaint sera l’occasion de se recueillir en silence sur la tombe de nos proches défunts et d’avoir une pensée pour toutes les personnes décédées du Covid-19.
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