Effet boomerang : quitter son employeur pour mieux revenir
L’herbe n’est pas toujours plus verte ailleurs. Le dicton s’applique aussi aux milieux professionnels. De plus en plus de salariés reviennent chez leur ancien employeur. Dans un marché du travail en tension, cette tendance se renforce quelque peu.
Courant aux États-Unis, le phénomène touche aussi à présent l’Europe, mais de façon plus marginale : des employés ayant démissionné décident de revenir dans leur ancienne entreprise. Selon une enquête de LinkedIn, ce fut par exemple le cas 2,38 % des salariés français l’an dernier, soit 36 % de plus qu’en 2019. En Belgique, chasseurs de tête, cabinets de recrutement et directeurs des ressources humaines confirment cette tendance.
Les raisons de ces retours sont multiples et sont le fait des anciens employeurs comme des salariés eux-mêmes. Dans ce dernier cas, le travailleur se rend compte par exemple que l’aventure entamée chez son nouvel employeur ne répond pas à ses attentes : charge de travail trop lourde, difficulté de communication avec sa hiérarchie, manque d’intérêt pour le job, etc. Souvent aussi, après quelques mois ou années, il déchante car il ne retrouve pas les valeurs de son ancienne entreprise, car il constate un décalage entre le descriptif de poste et la réalité, etc. Il faut dire aussi que durant la crise sanitaire, nombreux sont les salariés qui se sont remis en question et ont voulu tenter de relever de nouveaux défis professionnels, pas toujours concluants.
Une opération win-win
Du côté des employeurs, le rappel d’anciens collaborateurs s’explique évidemment par les pénuries de main-d’œuvre de plus en plus criantes, en particulier dans les secteurs et métiers en tension. On pense notamment ici aux secteurs de l’informatique, de la santé, de la construction, de la logistique, de l’industrie et de l’Horeca. Les salariés le savent parfaitement et sont incontestablement ici en position de force face à leur ancien employeur.
Bien sûr, la réembauche n’a rien d’automatique. Certains employeurs peuvent se montrer rancuniers envers les démissionnaires, qualifiés parfois de « traîtres » ou d’« infidèles ». Toutefois, le plus souvent, ils se montrent ouverts : le salarié retrouve un poste similaire, au même salaire et aux mêmes conditions, mais parfois aussi une fonction plus intéressante.
Tout ceci donne aussi à réfléchir lorsqu’on quitte une entreprise : autant partir en bons termes. On ne sait jamais… Un boomerang peut aussi se retourner contre son lanceur !