Des handicaps souvent mal compris
Paraplégique depuis sa naissance, Amélie Fauville a aujourd’hui 40 ans. Elle estime avoir toujours bénéficié du soutien nécessaire dans sa vie professionnelle. Ce n’est cependant pas le cas de toutes les personnes dans sa situation.
Bien que privée de l’usage des membres inférieurs, Amélie Fauville a suivi une scolarité normale depuis la maternelle. Ensuite, elle a fréquenté l’Athénée royal Les Marlaires à Gosselies jusqu’en 2001 : « Je n’y ai pas rencontré de grandes difficultés. De temps à autre, on avait un cours d’informatique à l’étage ; dans ce cas, les amis me portaient sur ma chaise. »
De même, lorsqu’elle a fait par la suite un graduat en assistance de direction à la Haute École Condorcet à Charleroi, « il n’y a eu aucun problème pour mes déplacements ; il y avait notamment un ascenseur pour accéder aux étages. »
Lieux de travail aménagés
Puis, ce fut son entrée dans la vie professionnelle : « Quand j’ai commencé à travailler au Spiroudome de Charleroi, la direction a immédiatement installé un élévateur pour que je puisse accéder aux bureaux situés au-dessus de la salle de basket. » Elle y travailla en sa qualité d’assistante de direction durant 15 ans.
Un scénario similaire s’est reproduit lorsqu’il y a quelques années, elle a décidé de se reconvertir dans une fonction d’accueil à l’Atelier Cambier. Il s’agit là d’une entreprise de travail adapté de Charleroi, dont la mission est précisément d’insérer sur le marché du travail des personnes en situation de handicap. « Ici non plus, il n’y a aucun souci d’accessibilité. On y a même créé, pour moi, un plan incliné à l’entrée principale. De plus, mes collègues ont de petits gestes qui créent une atmosphère de gentillesse, comme le fait de m’apporter un café ou de m’aider à transporter des choses. »
Garder le moral
Entourée depuis toujours de beaucoup de bienveillance, Amélie se sent un peu privilégiée. Elle est toutefois bien consciente que sa situation n’est pas la panacée : « Quand je me rends dans d’autres entreprises, très souvent, l’accès aux personnes handicapées n’a pas été pensé et donc rien n’est aménagé. Même se déplacer en centre-ville reste un problème. Ma chaise aura bientôt une 5e roue électrique, ce qui m’aidera beaucoup. »
En guise de conclusion, elle insiste sur le fait que la sensibilisation du public et des employeurs à la situation des personnes handicapées reste indispensable. Et à celles-ci, elle lance un message : « Gardez le moral ! Si vous cherchez un emploi, ne baissez pas les bras au premier obstacle. »
Amélie Fauville