Dans les coulisses d’une entreprise de travail adapté
A Marcinelle, Métalgroup emploie des personnes en situation de handicap dans des métiers aussi divers que l’impression, le conditionnement de produits alimentaires ou la fabrication de pièces métalliques. Elle met aussi du personnel à disposition d’entreprises de l’économie classique.
Née en 1967 sous la forme d’un atelier protégé dépendant de la Province de Hainaut, l’entreprise carolo est devenue une entreprise de travail adapté (ETA) en 1995. Une de ses missions est notamment d’assurer aux personnes en situation de handicap une valorisation de leurs compétences, une formation continue, une adaptation des postes de travail et un processus d’évolution susceptible de permettre soit un transfert vers l’emploi ordinaire, soit la promotion du travailleur au sein de l’ETA.
Installée à Marcinelle depuis 1970, Métalgroup a diversifié et élargi ses activités au fil du temps et offre ses services aux particuliers comme aux entreprises. Sur quelque 8000 m2 d’ateliers, des personnes extraordinaires travaillent des matériaux aussi divers que le métal, le bois, le plexiglas… Il y a des magasiniers, des opérateurs de production, des soudeurs, des chauffeurs, des relieurs, des nettoyeurs… 158 personnes sont actives au sein de Métalgroup et plus de 80% d’entre elles sont porteuses d’un handicap.
Pas de turnover chez ces travailleurs
54 de ces personnes sont mises à disposition d’entreprises de l’économie « classique ». Christine Piette, responsable RH et contrats entreprises, souligne que « le gros avantage pour le client est que tout est pris en charge par Métalgroup : le salaire, les congés de maladie, les accidents de travail, l’encadrement, la formation… Seules les prestations sont payées par le client. La première chose que je lui dis, c’est que nous ne sommes pas une agence d’intérim. Notre objectif est de pouvoir stabiliser le travailleur. »
Dalcq, dont l’usine est à Courcelles, recourt par exemple à du personnel de Métalgroup pour l’assemblage des friteuses et gaufriers. Quatre personnes travaillent à temps plein et deux ou trois personnes sont embauchées pour renforcer l’équipe pendant les périodes d’activité plus intense comme la fin d’année. « Même si ces travailleurs sont salariés par Métalgroup, ils sont intégrés dans la société comme notre personnel propre », confie Mehdi Hermassi, administrateur de l’entreprise d’électroménager belge. « Ce sont des personnes très touchantes et très fidèles. Il n’y a pas de turnover. Quand elles sont là et s’y sentent bien, elles restent. »
Dans l’atelier de conditionnement dirigé par Karin Gariup, des personnes emballent les commandes des Thélices de Sophie. La collaboration avec cette entreprise de Boussu s’est intensifiée en même temps que la confiance s’installait. Métalgroup a aussi décroché récemment un marché d’emballage de bonbons. Au départ, ce département assurait surtout le conditionnement de produits médicaux pour un grand groupe qui a choisi de délocaliser cette activité en Chine en 2009. Vingt personnes travaillent aujourd’hui dans le département de Karin. Comme Pierre, dont c’est le dernier jour de travail avant une pension bien méritée, après 40 ans de carrière dans l’entreprise de Marcinelle !