D’où vient la procrastination ?
Accomplir une tâche pour en fuir une autre est une technique bien connue des procrastinateurs. Cet art de l'atermoiement toucherait 20 % de la population. Une idée reçue l'assimile à une forme de paresse, à une mauvaise gestion du temps, alors qu'elle est, en réalité, alimentée par une incapacité à gérer ses impulsions. C'est une sorte d’attentisme, une volonté inconsciente d'autosabotage aussi…
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Si vous passez votre temps à procrastiner, vous privilégiez le plaisir immédiat. Seulement voilà . En reportant consciemment l'action, vous mettez un frein à votre réussite et vous attisez le sentiment de culpabilité.
Aujourd'hui, cette discipline est en passe de devenir une science, avec ses précis et ses théoriciens. John Perry est le premier d'entre eux. Ce philosophe américain, professeur émérite à Stanford University, a reçu un Ig Nobel, sorte de prix Nobel de la recherche farfelue, pour son ouvrage « La procrastination, l'art de reporter au lendemain », traduit dans une vingtaine de langues.
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L'humanité tout entière a bien failli être privée de ce précieux document, car trop souvent l'éminent professeur a reporté son projet d'écriture au lendemain. Sa théorie indique la voie de la rédemption au procrastinateur en le disculpant de l'accusation de paresse : c'est l'excès de perfectionnisme qui tétanise le génie, ligoté par ses irrecevables exigences. Au fond, celui-ci sait bien que sommeille en lui une véritable machine de guerre, qui ne demande qu'à être réveillée. D'après John Perry, il lui suffit, pour dégripper la machine, d'appliquer le principe de la procrastination structurée, c'est-à -dire d'avoir le courage de se mentir à lui-même tout en s'offrant des occasions de s'autocongratuler...
> La procrastination rend plus sensé et plus heureux
Existe-t-il une dose de procrastination acceptable ? Dans certains cas, oui. Prendre des pauses, échanger avec ses collègues de travail ou s'accorder de courts moments de détente constituent de très bons comportements à adopter. Cela permet de gérer votre concentration, ce qui contribue à votre bien-être et à votre efficacité au travail. Les tâches que vous pouvez repousser doivent toutefois avoir des conséquences négligeables sur votre travail au quotidien. Par exemple, un vendeur peut repousser les tâches qui n'affectent pas l'atteinte de ses objectifs. Il peut donc se concentrer sur ce qu'il compte vraiment vendre ! Autrement dit, la bonne procrastination existe et sert à bien gérer ses priorités.