Covid-19: la collecte de déchets, une nécessité (enfin) saluée
Il s’agit d’un métier connoté et, la plupart du temps, péjorativement. En cette période de confinement, les éboueurs continuent à travailler et donc à s’exposer. Aux yeux de la population, ils sont devenus, aujourd’hui, de véritables héros du quotidien.
Voilà un métier indispensable à notre vie quotidienne dont la valeur n’a pas toujours été reconnue à juste titre. « Faire le sale boulot » en ces temps de confinement relève de l’acte héroïque et la population s’en est rendu compte.
L’accueil du personnel de ramassage des déchets se fait aujourd’hui différemment : « Fini les coups de klaxon, les énervements derrière mon camion. A la place, on reçoit des petits mots d’encouragements, de remerciements et puis aussi des dessins », confie le carolo Jamel Demeure, sur vivreici.be. Métier de première ligne, les éboueurs sont aussi applaudis.
Outre cette reconnaissance, sur le terrain, plusieurs changements ont été apportés. La quantité de déchets et de sacs poubelles par ménage a augmenté. Nombre de personnes restent chez elles et passent le temps. Elles trient et rangent, le volume de poubelles à ramasser est donc plus élevé. A l’inverse, en ce qui concerne les déchets des restaurants et des bars, comme ils ont fermé leurs portes, il n’y en a pas à collecter.
>> A lire aussi : Éboueur : et si on revalorisait la profession ?
Une routine chamboulée
Des mesures ont été prises pour éviter les risques de contagion. En France, par exemple, les éboueurs prestent des journées plus courtes, avec moins de collègues dans le camion et respecte les distances de sécurité pendant leurs pauses. Ils sont également équipés du matériel sanitaire nécessaire : gants, tenue de protection blanche, masque, etc.
Une autre conséquence de la crise actuelle est le taux d’absentéisme. Dans certaines communes et provinces belges, les absences sont très élevées, les travailleurs craignant d’être contaminés. Par conséquent, les tournées ont été adaptées. Elles se font moins nombreuses et dans certaines zones, notamment à Mons et dans le Brabant wallon, les collectes de papier et/ou PMC ont été suspendues jusqu’à nouvel ordre.
Enfin, malgré les restrictions gouvernementales, les rues sont encore sales : de nombreuses personnes errent encore dehors et salissent les voies publiques. Gants, masques, déchet en tout genre, trainent sur les trottoirs. Il relève là de la bonne volonté et du civisme des citoyens.
Françoise Lardeneoy, porte-parole de Tibi, intercommunale de gestion de déchets de la région de Charleroi : « Depuis le début de la crise, on constate que pas mal de gens jettent leurs mouchoirs utilisés dans les poubelles à papier. C’est interdit depuis toujours mais en cette période particulière, c’est en plus très dangereux. Il faut les emballer et les mettre dans la poubelle grise pour éviter toute contamination. Il y va de la santé de nos agents qui sont en première ligne. »
>> A lire aussi : Covid-19 : bêtise humaine, stress, reconnaissance, le quotidien des caissiers ?