Comment la transition énergétique rend les métiers techniques d’autant plus intéressants?
Active dans le domaine de l’électricité depuis 1975, la société Klinkenberg agit aujourd’hui en tant qu’intégrateur complet et s’est largement diversifiée. Forte de ses 200 collaborateurs qui effectuent plus de 1.000 installations par an, elle se positionne aujourd’hui en tant qu’acteur de la transition énergétique en développant des solutions innovantes, notamment dans la mutualisation et le stockage d’énergie. Nous avons rencontré son directeur (et fils du fondateur) Christophe Klinkenberg, qui nous a expliqué les développements récents de son entreprise, sa vision du marché et de son évolution, et les profils qu’il souhaiterait recruter à court et moyen termes.
Cette société liégeoise est toujours aujourd’hui à 100% familiale. Si ses premières et principales activités restent l’électricité au sens large (fourniture et maintenance des installations électriques, etc.), le chauffage et le sanitaire, elle souhaite aujourd’hui accompagner et contribuer à la transition énergétique en développant des outils novateurs à destination de ses clients tant privés que publics, résidentiels ou industriels.
Un intégrateur complet qui a diversifié ses activités, notamment vers les énergies nouvelles
«Nous sommes comme à l’origine toujours actifs dans les installations électriques mais nos champs d’activité et d’applications se sont depuis largement diversifiés. Pour synthétiser, je dirais que nous nous spécialisons aujourd’hui dans cinq domaines principaux à destination de deux types de clients: l’électricité, le chauffage, le sanitaire, l’alarme et la sécurité, et enfin les énergies nouvelles, essentiellement autour du photovoltaïque et du stockage d’énergie. Nous nous adressons tant aux particuliers (résidentiels) qu’aux entreprises, principalement dans le secteur tertiaire. Cette diversification nous donne l’occasion de proposer à nos clients une approche intégrée et complète, qui leur permet de n’avoir qu’un seul interlocuteur, qui est donc aussi le seul responsable de l’ensemble. Ces métiers revêtent des synergies évidentes qui rendent notre approche intégrée très pertinente. Celle-ci permet notamment de faciliter l’organisation et la planification des chantiers. Il y a beaucoup de grandes sociétés de moins en moins locales chez nos concurrents et notre développement, voire notre survie, passe par une diversification de nos activités. C’est du moins la voie que nous avons choisi d’emprunter», introduit Christophe Klinkenberg qui, en tant que fils du fondateur Michel, représente la deuxième génération de l’entreprise aujourd’hui basée aux Hauts-Sarts à Herstal.
NR-Grid, Miraccle et Arthur: des solutions qui améliorent l’efficience énergétique en mêlant réseaux, mutualisation et stockage
L’expertise développée par l’entreprise liégeoise au cours de ses plusieurs années d’expérience en tant qu’intégrateur complet a facilité le développement récent de systèmes innovants, notamment dans la mutualisation et le stockage d’énergie, des solutions d’avenir potentiellement généralisables et donc porteuses d’espoir et d’optimisme.
«Nous travaillons actuellement, en collaboration avec divers partenaires, sur trois projets distincts mais liés à cette thématique des énergies nouvelles. Le premier, NR-Grid, concerne la validation de la démarche de stockage en autoconsommation de la production photovoltaïque. Miraccle (acronyme de Micro-réseau industriel avec raccordement en courant continu, luminaires extérieurs et solutions d’électromobilité), le second, consiste à mutualiser et à mettre en réseau nos consommations d’énergies avec six voisins industriels de notre rue aux Hauts-Sarts pour optimiser la consommation en fonction de nos différents horaires et pics d’activité. Enfin le troisième, Arthur (Approche en rupture technologique de l’habitat urbain à rénover), permet de rénover (l’enveloppe) des bâtiments et d’en optimiser la consommation énergétique par des extensions modulaires et la modernisation de leurs installations et technologies énergétiques», poursuit-il. «La mutualisation de nos énergies répond à une question simple: comment mieux consommer? Nous sommes persuadés que le développement de ce type de technologies peut contribuer à répondre aux enjeux énergétiques essentiels d’aujourd’hui et de demain. Restant une société commerciale, nous devons rendre ces investissements rentables, ce qui constitue un autre défi. Nous vivons donc un moment de challenge et des changements importants qui rendent nos métiers d’autant plus passionnants.»
La difficulté n’est pas de gagner des contrats mais bien de pouvoir les honorer
Comme dans beaucoup d’autres secteurs techniques, la difficulté n’est pas tant de gagner des contrats et des marchés, mais bien de trouver la main-d’œuvre qualifiée nécessaire à pouvoir les honorer. Les métiers techniques chez Klinkenberg – principalement ceux liés à l’électricité – n’échappent pas à cette tendance dommageable pour des pans entiers de l’économie wallonne: l’inadéquation entre les compétences demandées par les employeurs et possédées par les candidats. Gardant heureusement une certaine agilité propre aux PME, l’entreprise combine et diversifie les initiatives pour renforcer ses effectifs.
«Ma croissance annuelle en termes de ressources humaines est d’environ 5%. Je recrute 10 à 15 personnes par an. L’économie se porte bien. La demande est là. Je n’ai malheureusement pas autant de techniciens que je le voudrais. Même des profils peu expérimentés qui me permettraient de faire évoluer et de promouvoir ceux qui le sont devenus. Cette tendance est renforcée par la transition énergétique qui devient centrale. Or nos jeunes n’y sont que peu ou pas formés. Heureusement, des initiatives existent. Le Forem se veut à l’écoute des entreprises. Nous avons développé en partenariat avec eux un plan de formation sur mesure. Douze jeunes y seront formés en alternance par ces cours pratiques et théoriques (Centre de compétence ConstruForm - Grâce-Hollogne) pendant un an. À l’issue de la formation, je m’engage à recruter au minimum 80% de ceux qui auront réussi. Je suis dans l’optique de les former sur le long terme, de les rendre à la fois spécialisés et polyvalents. L’entreprise est multi-technique, idéalement les techniciens doivent l’être aussi! Cette évolution amène ces métiers vers une plus haute valeur ajoutée.»
Spécialisation et polyvalence ne sont ici pas antinomiques et confèrent à ces métiers une plus haute valeur ajoutée
Le caractère multi-technique renforce et facilite la mobilité interne et les possibilités d’évolution, tant verticales qu’horizontales. Les proposer à ses collaborateurs en fonction, par exemple, de leur âge et de leurs contraintes de vie du moment est un autre aspect positif de la récente diversification de l’entreprise, qui est restée par essence typiquement familiale. «Cela fait tellement partie de notre culture et ADN qu’une grande partie de mes meilleurs éléments actuels et chefs d’équipe ont commencé chez nous en tant qu’apprentis», conclut l’heureux administrateur.