Chez GoodPlanet, le développement durable rentre dans le concret
Pour promouvoir le développement durable, il y a les grands principes… et les petits pas. C’est sur ce plan, tout aussi important, que travaille GoodPlanet Belgium : dans les écoles, dans les entreprises, les projets se construisent et se déclinent au quotidien.
Quand il évoque la pandémie, Jo Van Cauwenberge grimace et sourit à la fois. « Je grimace parce que notre activité consiste à aller tous les jours sur le terrain, dans les écoles, dans les entreprises, pour y faire de la sensibilisation et co-construire des projets ancrés sur le développement durable », commente le directeur de GoodPlanet. « Au plus fort de la pandémie, tout cela s’est quasiment arrêté, et nous avons même dû nous séparer de collaborateurs vu la chute de notre activité. »
Le sourire est quant à lui lié au constat que la pandémie a très profondément secoué les consciences. « Avant, nous devions faire beaucoup d’efforts pour convaincre. Désormais, on vient vers nous de manière spontanée. » La traduction en nombre de collaborateurs est édifiante : 82 avant la crise sanitaire, 61 au milieu celle-ci et 102 aujourd’hui…
Né il y a 25 ans, GoodPlanet entend donc développer les « bonnes pratiques », en se fondant sur l’espoir, mais aussi le constat, que les actions menées sur le terrain témoignent d’une redoutable efficacité. « Nous travaillons beaucoup avec les écoles, car nous exerçons alors un impact très en amont. Quand nous y animons des ateliers GoodCook dédiés à une alimentation saine et durable, par exemple, nous savons que les enfants qui y ont découvert la saveur des fruits et des légumes de chez nous y sensibilisent leurs parents en rentrant à la maison. »
Dans les entreprises ? La démarche est comparable. « Nous y travaillons dans le cadre d’activités de team building dédiées à un thème spécifique, comme le zéro déchets par exemple. Nous agissons aussi de manière plus globale, avec la Belgian Association for Climate Action, pour développer dans les entreprises des ateliers qui permettent d’impliquer les collaborateurs de manière participative. C’est une méthode très puissante, car les employés formés et motivés intégreront plus facilement les changements et inspireront leurs collègues, et même leurs chefs. Ces personnes ont en outre la connaissance du terrain, qui permet de s’assurer que les solutions envisagées, en matière d’économies d’énergie sur une chaîne de production par exemple, seront pleinement efficaces. Enfin, ce qui est appris et intégré sur le plan professionnel implique souvent aussi des changements dans la sphère privée. »
Jo Van Cauwenberge, le directeur de GoodPlanet : « Désormais, on vient vers nous de manière spontanée. »
C’est donc bel et bien en partenariat avec les entreprises que GoodPlanet déploie sa stratégie, y compris d’ailleurs pour les aider à développer la leur. « On est parfois critiqués pour cela », regrette Jo Van Cauwenberge. « Or, les entreprises sont partie prenante des solutions : on ne va pas lutter contre le changement climatique en faisant front contre les entreprises, mais en travaillant avec elles pour qu’elles intègrent davantage cela dans leur business et développent des solutions concrètes. »
C’est d’autant plus vrai que ce sont les collaborateurs eux-mêmes qui, bien souvent, souhaitent et appuient le changement. « S’ils reçoivent la bonne information, soutenue par des bases scientifiques et correctement vulgarisées, l’envie de changement se concrétise rapidement », poursuit notre interlocuteur. « Vis-à-vis de l’extérieur, et vis-à-vis des candidats sur le marché de l’emploi, montrer ce qu’on réalise est aussi très porteur : cela prouve que l’employeur n’est pas seulement dans le déclaratif, mais dans l’action, et que cette action imprègne toutes les activités de l’entreprise. »
Quant à celles et ceux qui doutent de l’opportunité d’agir à petite échelle, Jo Van Cauwenberge n’hésite pas à partager la maxime selon laquelle ce sont les petits ruisseaux qui font les grandes rivières. « Nous avions lancé dès 2013 un partenariat avec Proximus pour récolter des téléphones usagés dans les écoles en Flandre et à Bruxelles », raconte-t-il, soulignant que cette initiative a permis de récolter plus de 150.000 GSM hors d’usage auprès de 1.200 écoles, qui ont reçu en échange près de 3.000 ordinateurs reconditionnés. « C’est sur cette base que nous avons décidé d’aller plus loin en proposant aux écoles un GoodSchool DigiTool, qui permet aux élèves, aux enseignants et aux directions de suivre, entre autres, leur consommation énergétique, de se comparer avec des établissements de taille similaire et de mettre en place des actions pour améliorer l’empreinte carbone. »
Surtout, c’est sur la multiplication de petits projets que capitalise GoodPlanet afin d’exercer un effet significatif. « Une école sensibilisée à son empreinte climatique, c’est bien, mais 500, c’est mieux », sourit le directeur de GoodPlanet, qui, cependant, reconnaît que les actions de son organisation ne sont pas suffisamment connues. « Notre valeur ajoutée est appréciée par celles et ceux avec qui nous travaillons, mais nous pourrions augmenter notre notoriété afin de toucher un plus large public. Ceci étant, avec les demandes qui s’adressent à nous pour l’instant, nous ne manquons pas de travail, que du contraire », assure-t-il.
« Si nous en avons les moyens, nous recruterons davantage : nous avons besoin de jeunes qui ont envie de s’investir sur le terrain, mais aussi de personnes expérimentées qui peuvent gérer des équipes et des projets », précise-t-il. « Nous sommes d’ailleurs actuellement à la recherche de renfort pour notre équipe Communication. »