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Changer de job pour un meilleur salaire

Date de publication: 1 janv. 2018
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Avouons-le : rares sont les personnes qui changent d'employeur dans l'espoir d'une rémunération inférieure à  leur rémunération actuelle ! Mais l'enseignement de notre enquête est, dans ce cas, bien plus interpellant. Pourquoi ? Parce que la perspective d'un meilleur salaire arrive, de très loin, en tête des motivations pour changer de job, ce qui marque une inflexion par rapport aux précédentes éditions.

>> À lire : Les 10 meilleurs moments pour changer de job

C'est une manifestation à  mon avis évidente de la crise que nous traversons, commente Gilles Klass, consultant en management et en ressources humaines. Quand la période est faste, quand les collaborateurs évoluent dans une situation confortable sur le plan salarial et n'éprouvent aucune crainte particulière vis-à -vis de leur avenir immédiat, ils ne sont enclins à changer d'employeur que pour des raisons que l'on pourrait qualifier « de confort » : une fonction au contenu plus intéressant, une meilleure ambiance de travail, des avantages extralégaux plus importants, des horaires plus flexibles, davantage d'autonomie, entre autres. La satisfaction salariale acquise, ces autres facteurs gagnent en importance dans l'esprit des collaborateurs.

Dans le cas présent, ces motivations «  de confort » s'effacent – très nettement – devant la perspective d'un salaire net plus élevé : 35 % pour ce dernier critère, alors que le suivant culmine à  12 % à  peine. On peut assurément y voir le signe d'une perception d'un risque plus élevé vis-à -vis de l'environnement économique, poursuit Gilles Klass. En période de crise, les gens sont beaucoup moins enclins à  changer de job. Et s'ils le font, c'est donc sur des bases 100 % rationnelles : pour obtenir un meilleur salaire. 

>> À lire : Salaire : ce que le tax shift va changer en 2018

L'importance acquise par le critère salarial peut aussi s'expliquer par le fait que l'insatisfaction sur ce plan est désormais nettement plus élevée : les augmentations sont beaucoup plus délicates à  négocier, les employeurs serrant les boulons de tous côtés. Confrontés à  pareil blocage, les salariés n'ont d'autre choix pour espérer gagner davantage que de se tourner vers un nouvel employeur avec qui négocier un nouveau package salarial. C'est souvent vrai en période normale, mais ça l'est davantage encore en période de crise : on augmente plus facilement – ou moins difficilement – son salaire en changeant de job qu'en négociant en interne, souligne Gilles Klass. Les répondants à  l'enquête l'ont manifestement bien compris. 

On notera enfin que, parmi les motivations pour changer de job, la perspective d'obtenir une meilleure voiture de société arrive en dernière position, n'étant citée que de manière anecdotique. S'il faut y voir un signe supplémentaire d'une attention accrue aux critères de choix les plus rationnels – une « meilleure » voiture n'en fait manifestement plus partie aux yeux des répondants à  l'enquête –, les conditions beaucoup plus strictes imposées par le gouvernement à  l'octroi et au bénéfice de cet avantage ont été manifestement bien perçues...

De bonnes raisons pour diminuer son salaire ?

Curieuse question que celle-ci : À quelle condition accepteriez-vous une diminution de votre rémunération ? Sans surprise, la grande majorité des participants à  notre enquête répondent par la négative, quelle que soit la proposition mise sur la table...

Ceci étant, on constate tout de même qu'un quart environ des répondants se déclarent prêts à envisager une telle diminution. Parmi les propositions qui suscitent dans ce cas une relative adhésion figurent, entre autres, la perspective d'une retraite plus élevée, de bénéficier de jours de congés supplémentaires ou d'un travail plus proche de son domicile, entre autres.

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De telles propositions peuvent effectivement être prises en compte et renforcer l'attractivité d'un employeur, dit-on chez cet assureur qui communique précisément sur ces thèmes, mais qui s'empresse cependant de préciser qu'il est – aussi – compétitif sur le plan salarial. Nous avons recruté plusieurs personnes dont l'insatisfaction était telle vis-à -vis de leurs conditions de travail qu'elles ont accepté de nous rejoindre sans revendiquer d'augmentation de rémunération au sens strict. 

Et de citer, par exemple, ce cadre d'une institution bancaire qui était complètement lassé par les trajets quotidiens vers son lieu de travail, perdant plusieurs heures par jour dans les embouteillages. Des propositions permettant de compenser des heures supplémentaires par des jours de congé, de bénéficier d'un jour de congé toutes les deux semaines ou encore, si la fonction le permet, de bénéficier du télétravail, sont perçues comme très attractives, poursuit-on chez cet assureur. L'attention à  l'équilibre vie professionnelle-vie privée est très, très présente aujourd'hui. 

De fait, dès lors qu'ils sont invités, chaque semaine dans « Références », à  mentionner les trois bonnes raisons justifiant de postuler chez eux, de nombreux employeurs mettent effectivement cet argument worklife balance sur la table. De même qu'un focus appuyé sur le contenu du travail ou la perspective d'une fonction plus intéressante. De là  à  ce que les candidats acceptent une diminution de salaire, cependant, il y a une marge... que certains paraissent théoriquement prêts à  accepter.

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