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Apprendre une langue autrement

Rédigé par: RENAUD DE HARLEZ
Date de publication: 17 mai 2017

Une multitude d’approches existent pour apprendre une langue. De jeunes Belges ont été mis en avant dans le cadre du label européen des langues pour leur vision innovante de la formation.  

« Offre d’emploi pour candidat maîtrisant le néerlandais », « Recherche candidat trilingue », « La maîtrise de l’espagnol est un atout »… Les quelques lignes indiquées dans la section « langue » d’un CV retiennent particulièrement l’attention des recruteurs. Si bien qu’il est souvent impossible de décrocher l’emploi que l’on désire sans maîtriser le néerlandais et/ou l’anglais. Pourtant, parler une langue étrangère n’a rien de simple. Il faut trouver la motivation pour se plonger à nouveau dans une matière complexe et trouver le temps pour s’investir correctement dans cet apprentissage.
Mais des solutions existent. Ce 10 mai, étaient remis les labels européens des langues. Des distinctions qui mettaient en avant des projets créatifs et innovants dans leur façon d’aborder l’apprentissage d’une langue.
En coulisses, nous sommes partis à la rencontre des différents porteurs de projets en compétition. Ils nous ont présenté leur vision de l’apprentissage d’une langue dans le cadre de son emploi : une formation pratique, concrète, amusante et s’adaptant aux contraintes de la vie de tous les jours.

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1. Improvisation, yoga et karaoké
Quinze projets étaient en lice pour recevoir le label européen. Cinq ont été récompensés. Parmi eux, les projets d’apprentissage « créatifs » ont occupé une place de choix. Un des projets consistait en l’organisation d’un karaoké dans la langue étudiée. Un second se basait sur l’échange et la création de séquences radios entre personnes souhaitant apprendre le français.
A côté, on retrouvait des cours de yoga, des pièces de théâtre, d’improvisation… Car l’apprentissage d’une langue sous une forme plus « fun », c’est aussi un gage de réussite, comme en témoigne Franscesc, expatrié espagnol qui apprend le français grâce à des cours d’impro. « Les cours se déroulent chaque vendredi. Au début, c’est ma femme qui m’a poussé à y aller. Maintenant, j’y vais systématiquement. C’est agréable de faire de l’improvisation parce que c’est une façon de pratiquer la langue de manière plus naturelle. Dans des situations de la vie de tous les jours. »

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2. Trouver le temps…
Un apprentissage réussi est souvent le reflet du temps que l’on y investit. Or, pour beaucoup, le temps et l’organisation sont victimes de vies professionnelles difficiles à baliser. C’est le cas des intérimaires. Comment s’engager dans des cours de langues à horaires fixes lorsque l’on ne sait pas quels seront ses horaires dans les mois, voire les semaines à venir ?
C’est à ce public que s’adresse le Fonds de formation pour intérimaires (VFU-FFI). « Nous avons mis en place des formations e-learning de langue avec un coaching à distance des candidats intérimaires, explique Stéphanie Renaud, responsable bruxelloise pour le VFU-FFI. La demande est portée par l’agence intérim. Elle en parle avec le futur élève et juge s’il est nécessaire de suivre ces cours pour trouver un nouvel emploi ou évoluer dans son emploi actuel. » Les élèves sont coachés et suivent des cours adaptés aux besoins de leurs métiers.

3. La force du multilinguisme
Cette édition 2017 du label européen des langues s’articulait autour de la thématique des immigrés et des projets leur permettant « d’acquérir les compétences linguistiques et culturelles à des fins d’insertion socioprofessionnelle. » Mais connaître une langue étrangère moins pratiquée en Belgique est aussi un atout pour trouver un emploi. C’est cette idée qui a mené l’ASBL Le monde des possibles à créer Univerbal. Des personnes issues de l’immigration y sont formées au métier d’interprète pour aider ceux et celles qui ne maîtriseraient pas le français dans leurs démarches administratives ou médicales. « Nous avons voulu valoriser ces compétences. Il s’agit de personnes qui arrivent sur le marché de l’emploi avec un bagage et il va leur servir pour leur insertion professionnelle. C’est également une façon de lutter contre la discrimination à l’encontre des personnes migrantes et des femmes en particulier » , explique Charlotte Poisson, formatrice pour l’ASBL.

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