6 Belges sur 10 sont de plus en plus sensibles à la politique climatique de leur emploi
Les entreprises qui tiennent compte du climat et de l’environnement ont une longueur d’avance pour gagner la guerre des talents sur le marché de l’emploi. C’est ce que révèle une enquête menée par Acerta.
Six travailleurs sur dix affirment que la présence ou l’absence de politique climatique influence leur choix d’un nouvel employeur. Une grande partie des travailleurs belges aimeraient également que leur employeur les aide à adopter un mode de vie plus durable, notamment en favorisant l’accès à des prêts verts pour la rénovation (43 %) ou l’achat d’électricité verte pour leur maison (52 %).
« Pour la première fois, nous avons pu établir clairement qu’une politique d’entreprise plus écologique peut faire la différence pour gagner la guerre des talents sur un marché de l’emploi restreint », affirment les experts d’Acerta.
L'étude menée par Acerta auprès de 2.000 travailleurs belges démontre également que 8 répondants sur 10 (79 %) considèrent qu’il est très important que l’entreprise pour laquelle ils travaillent prenne des mesures pour lutter contre le changement climatique. Près d’un travailleur sur cinq est même prêt à quitter son employeur si celui-ci ne fait pas ou pas assez d’efforts en matière de climat.
À cet égard, ce sont les travailleurs âgés entre 36-45 ans et 25-35 ans qui trouvent que les actions en faveurs du climat sont très importantes, contre 69% pour les moins de 25 ans et respectivement 77% et 79% pour les 46-55 ans et 55+.
Catherine Langenaeken, experte en rémunération, déclare : « Le climat est un critère important pour les travailleurs dans le choix d’un employeur. Ce thème ne fera que gagner en importance dans les années à venir. En général, les entreprises travaillent déjà sur les éléments de base, comme le recyclage et la mobilité verte. Mais elles peuvent encore aller plus loin. Avec les prix élevés de l’énergie, par exemple, il existe des possibilités pour les entreprises d’attirer et de conserver les travailleurs. Quatre entreprises sur dix veulent introduire des objectifs climatiques dans leur politique de ressources humaines d’ici deux ans, mais les chiffres montrent qu’il faut agir plus rapidement. Surtout si elles veulent gagner la bataille pour attirer et retenir les meilleurs talents sur un marché du travail restreint. Les chiffres montrent que les jeunes travailleurs, mais aussi les quadragénaires et les quinquagénaires, sont très favorables à une politique d’entreprise plus verte. Les employeurs qui réfléchissent dès maintenant à l’opportunité et à la manière de satisfaire leurs collaborateurs à ce niveau ont une longueur d’avance. Ceux qui attendent des incitants ou des objectifs des pouvoirs publics risquent de manquer le coche. »
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Contribuer aux factures d'énergie et à l'énergie verte
Il ressort par ailleurs de l'enquête que le travailleur belge souhaite surtout que son (futur) employeur fasse des efforts concrets pour l’aider à adopter un mode de vie plus durable. Par exemple, 61 % des personnes interrogées ont manifesté leur intérêt pour une participation de l’employeur dans leur facture énergétique. 43 % aimeraient une contribution pour conclure un prêt de rénovation écologique et 52 % pour souscrire un contrat énergétique ou effectuer un achat groupé d’énergie verte.
Catherine Langenaeken d’Acerta, indique : « Nous en sommes arrivés à un point où le climat ne se résume pas à la mobilité. Les indemnités vélo, le verdissement du parc automobile et les écochèques, par exemple, sont déjà relativement bien intégrés dans les entreprises, mais les prêts à la rénovation, les contributions aux factures d’énergie et les achats groupés d’énergie verte vont beaucoup plus loin. Cependant, les entreprises peuvent jouer un rôle déterminant en aidant leurs collaborateurs à y travailler. Dans les plans cafétéria, par exemple, nous voyons également apparaître de plus en plus d’avantages durables et écologiques. »
Enfin, l’enquête révèle que près de la moitié des employeurs (45 %) n’impliquent pas leurs collaborateurs dans la politique climatique de leur organisation. Or, 46 % de l’ensemble des travailleurs interrogés indiquent qu’ils aimeraient avoir davantage leur mot à dire dans cette politique. Ce sont surtout les travailleurs des catégories d’âge de 18-24 ans (70 %) et de 25-35 ans (56 %) qui souhaitent participer davantage aux choix écologiques faits (ou non) par l’entreprise.
Catherine Langenaeken conclut : « Tout commence par un débat ouvert et clair sur une politique RH verte. Il est essentiel d’être à l’écoute de ce que les collaborateurs estiment nécessaire et de penser en termes de possibilités plutôt que de limites. »
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