« Tout peut être fait en entreprise de travail adapté »
Les Entreprises de Travail Adapté (ETA) ont pour mission prioritaire de fournir un emploi stable et de qualité à des personnes en situation de handicap. Pour cela, elles collaborent avec de nombreuses entreprises…
Les 54 entreprises de travail adapté (ETA) wallonnes et germanophones vendent leurs services et productions sur le marché ordinaire et sont actives dans plus de 20 grands secteurs d’activités. Elles comptent 10.250 travailleurs dont 8.500 en situation de handicap.
« La collaboration avec des entreprises, c’est l’activité principale des ETA », explique Gaëtane Convent, directrice de la Fédération wallonne des Entreprises de Travail Adapté. « Souvent, les entreprises cherchent des partenaires locaux, non délocalisables et capables de s’ajuster ou se réajuster facilement et je pense que c’est cette proximité entre le client, souvent défendant certaines valeurs, et l’ETA qui rend le partenariat intéressant », ajoute-t-elle.
Gaëtane Convent, directrice de la Fédération wallonne des Entreprises de Travail Adapté
Un nouveau public
Ceci dit, le profil des entreprises qui travaillent avec des ETA évolue et c’est la preuve que les mentalités changent. « On a toujours eu des clients historiques comme Colruyt (lire par ailleurs) mais on a aussi vu arriver un nouveau type de partenariat, notamment avec des start-ups ou des entreprises qui, avec la crise, ont vu chuter leur approvisionnement en matières premières, ont vu les frontières se fermer et ont tout doucement commencé à se poser des questions. Du côté des ETA, nous sommes restés ‘’sur le pont’ pendant la crise et notre job, c’est vraiment d’adapter la manière dont on va pouvoir répondre à la demande. On peut tout faire en ETA, même des coques d’avions ou des coutures de langes ».
Le profil de leurs travailleurs est très varié. Il peut s’agir de personnes au handicap visible, au handicap de naissance, des personnes qui ont vécu un accident de travail qui les a conduits à un handicap permanent ou des personnes atteintes de maladies qui ne se manifestent pas ou peu de façon apparente. Ces travailleurs ont aussi en commun la volonté du travail bien fait. « C’est une fierté pour eux de contribuer à la société et de voir que leur travail est utilisé par les entreprises. Quant aux entreprises qui hésiteraient encore à faire appel à une ETA, j’ai juste envie de leur dire : envoyez-leur un mail et venez les visiter pour vous rendre compte qu’elles travaillent avec du matériel de pointe qui est simplement adapté à nos travailleurs », conclut Gaëtane Convent.
Laurence Briquet