«Tout le monde peut trouver son bonheur dans les métiers de l’électrotechnique»
En Belgique, de moins en moins de jeunes se forment aux métiers du secteur électrotechnique alors que 2000 postes sont encore vacants. Volta a notamment pour mission de faire connaitre ces différentes fonctions.
Volta est l’organisation sectorielle paritaire du secteur de l’électrotechnique. Elle est au service des entreprises, des travailleurs mais aussi des organes de formations qui mènent à ces métiers. Au total, cela représente quelques 5.000 entreprises en Belgique et près de 36.000 travailleurs. Des chiffres amenés à augmenter. En effet, le secteur évolue constamment. Depuis 2015, 5% d’entreprises supplémentaires sont arrivées sur le marché ce qui représente une augmentation de 8% de travailleurs dans l’électrotechnique. Parmi ces entreprises, la très grande majorité compte moins de 10 travailleurs et garde une structure de type familiale. Au milieu de ces entités dispersées, Volta fait office d’interlocuteur central qui regroupe les informations et les connaissances. L’organisme offre des formations, des conseils techniques mais est aussi chargé du paiement de certaines indemnités complémentaires ou encore des conseils en matière de ressources humaines.
Une pénurie de travailleurs
2.000 postes vacants sont recensés sur le marché de l’emploi du secteur électrotechnique. Parmi les profils en pénurie, on retrouve des électriciens mais aussi des monteurs frigoristes ou des installateurs en système de sécurité. Paradoxalement, la demande pour ces métiers continue de grandir notamment avec l’arrivée des énergies renouvelables qui demandent de nouvelles connaissances technologiques. Or de moins en moins de jeunes sont attirés par ces professions. Volta organise donc des campagnes de communication pour faire connaître le domaine de l’électrotechnique. En effet, les fonctions qui le composent sont très variées et souvent méconnues. Pour Pierre Massin, conseiller coach sectoriel, la variété des métiers assure une vraie richesse: «Je suis convaincu que tout le monde peut trouver son bonheur dans l’électrotechnique.» Récemment, c’est d’ailleurs le cas de nombreuses candidates féminines. «Les femmes rejoignent le secteur même si c’est encore timide. Cela crée des compétences croisées tant au niveau des qualités du travail que de la vision générale. Les entrepreneurs s’en rendent compte et sont donc à la recherche de personnel féminin mais la réalité est que très peu de candidatures féminines sont reçues dans les entreprises.» constate-t-il.
Pierre Massin, conseiller coach sectoriel
L’importance de la formation
Parmi ses différentes missions, Pierre Massin tente de motiver de nouvelles entreprises à faire de l’alternance et ainsi former de potentielles nouvelles recrues. «L’important c’est surtout de leur transmettre les savoirs en termes d’alternance. De manière concrète, j’explique comment accueillir le jeune avec le matériel nécessaire en termes de sécurité mais je donne aussi un aperçu du cursus pour qu’il soit en adéquation avec l’apprentissage du patron sur le lieu de travail» explique-t-il.
Une partie importante de son travail vise également à faire concorder les attentes des employeurs avec les enseignements dispensés par des organismes de formation comme le Forem.
Volta est un vrai carrefour qui tente de créer des ponts entre les employeurs et les formateurs. Et ce tout au long du parcours d’un travailleur. En effet, la mise à jour des connaissances est indispensable. Les entreprises sont encouragées à former continuellement leurs travailleurs. «L’électricien c’est la tête et les mains. Il faut trouver des solutions et puis placer le matériel. Au-delà de la technique, il y a donc une réflexion de fond qui doit se faire et une remise en question constante» souligne le conseiller.
En effet, les technologies évoluent vite. C’est le cas par exemple des énergies renouvelables qui transforment les habitudes de consommation énergétiques. Dans ce secteur, la capacité de remettre son savoir en question et de l’enrichir avec de nouvelles techniques est primordial.
S.P.