« On a dégagé du temps pour que chacun puisse exercer son métier dans de bonnes conditions »
Dans le contexte actuel, recruter du personnel pour une maison de repos n’est pas chose aisée. Offrir des services et un encadrement centrés sur les besoins des résidents facilite-t-il la tâche ?
A Namur, la résidence Les Lauriers est une maison de repos qui fait partie du réseau du CHU UCL Namur. Elle existe depuis une trentaine d’années et compte 72 lits. « C’est un esprit assez familial qui a perduré, même après l’intégration au réseau du CHU UCL Namur. Nous proposons, par exemple, des studios (de 25 à 35 mètres carrés) ainsi que des appartements (65 mètres carrés) pour les couples ; les résidents peuvent venir avec leurs meubles pour recréer leur lieu de vie », explique Anne-Laure Lovato, Directrice de la résidence Les Lauriers. « Notre objectif est vraiment d’être une résidence avec des services et un encadrement centrés sur les besoins des résidents. Ça passe, par exemple, par le fait d’avoir une équipe d’hôtellerie qui permet aux aides-soignants de dégager du temps pour leur mission principale et pour exercer leur métier dans de bonnes conditions », ajoute-t-elle.
Dernièrement, en France puis en Belgique, des enquêtes médiatiques ont révélé des pratiques honteuses dans des maisons de repos. Comment, dans ce contexte, donner l’envie à des travailleurs de rejoindre les équipes en place ? « On l’a dit, dégager du temps pour son propre métier est une piste. Travailler dans un environnement avec un projet et une approche différents en est une autre. Aux Lauriers, beaucoup de résidents sont encore en forme. Ils participent à la vie de la maison de repos et à différentes tâches collectives, donnent leur avis, assistent à des ateliers culinaires… Des bénévoles viennent discuter avec eux. Nous avons également développé un petit magasin avec des produits de première nécessité pour ceux qui n’ont pas de famille ou qui ne peuvent plus se déplacer… Nous misons sur le bien-être avec, notamment, des bains relaxants, des huiles essentielles… C’est une petite structure et le bureau de la direction est proche des résidents. Il y a de vrais échanges et des interactions entre l’équipe et les résidents », note encore Anne-Laure Lovato.
Entraide et bienveillance
Pas facile pourtant de recruter malgré les efforts consentis pour proposer des conditions de travail attrayantes. « Depuis mai, des postes sont ouverts pour des infirmier.es de nuit. On n’en trouve pas. Nous avons en effet eu l’accord de l’AVIQ pour ouvrir 25 lits en maisons de repos et de soins et souhaitons dès lors engager du personnel, notamment des infirmier.e.s et un ou une infirmier.e en chef ».
« Nous cherchons à recruter par l’intermédiaire du CHU qui active ses leviers mais ce n’est pas simple. Nous proposons d’intégrer une équipe très soudée, qui s’entraide et fait preuve de bienveillance. Notre taux d’absentéisme est très bas. Nous sommes, par ailleurs, dans un processus d’amélioration continue où la direction rencontre les équipes chaque semaine et où ce qui ne fonctionne pas est remonté depuis le terrain. Nous n’attendons pas que ça n’aille pas pour agir ». « J'ai choisi de travailler aux Lauriers pour m’éloigner du tumulte des grosses structures. Pour retrouver une organisation à taille humaine et entendre les résidents m’appeler par mon prénom. A leurs yeux, je suis plus qu’un soignant », confie une infirmière.
Notons également que la résidence est actuellement dans un processus de formation de l’ensemble de son personnel pour l’accueil et la prise en charge des résidents présentant des troubles cognitifs. « Nous ne sommes généralement pas bien préparés à cela. C’est ce que nous voulons changer, pour tout le personnel, y compris pour l’équipe hôtellerie qu’on oublie trop souvent alors qu’elle est également en contact avec les résidents ». Parce que c’est aussi ça travailler dans un environnement avec une approche plus humaine…