«Les RH doivent miser plus encore sur la proximité»
Le fournisseur de services RH Tempo-Team réorganise sa stratégie: à l’heure où tout se digitalise, que les services s’organisent de plus en plus sur le web, l’entreprise prend le contre-pied et mise sur le local, sur la proximité. Valérie Denis, la porte-parole de Tempo-Team, revient sur les motivations de cette société spécialisée dans le travail intérimaire.
Vous ouvrez sept nouvelles agences, pour accueillir plus facilement et en direct vos différents partenaires. D’où est venue l’idée de cette nouvelle stratégie locale, qui est finalement un retour aux bases?
"Avant tout, Tempo-Team veut se rapprocher de son public. C’est un moteur qui a toujours fait partie de nos valeurs fondamentales, et il était temps de miser sur des moyens plus concrets pour y parvenir. Une autre de nos forces, c’est de rechercher en permanence de nouvelles manières d’innover face à la pénurie qui touche le marché du travail. Alors, nous avons réalisé différentes études, des enquêtes de satisfaction auprès de nos candidats, des travailleurs, de nos clients notamment, et on s’est rendu compte que le domaine des services RH devrait miser plus encore sur la proximité. Alors qu’on est en plein dans l’ère du digital, que l’on travaille de plus en plus sur ordinateur, qu’on y gère aujourd’hui presque tout, l’humain reste central, surtout dans les rapports professionnels. À l’époque, on a fait, nous aussi, la démarche de fermer des agences pour travailler à distance, mais on s’est vite rendu compte qu’on perdait un certain public et qu’on ne répondait pas à la demande des gens qui ont besoin de l’avis de nos conseillers, de les rencontrer pour parler de leurs envies, possibilités, besoins, compétences… Et ça, ça ne se fait pas par e-mail. Il y a un véritable besoin de contacts humains. C’est important pour Tempo-Team de remettre l’humain au centre, c’est ce qui fait notre force. Alors, on s’est lancé un défi: au lieu de quitter les bureaux pour investir sur le web, on a choisi d’ouvrir de nouvelles agences où accueillir le public. C’est, selon nous, l’une des meilleures manières de rétablir plus de proximité et de mettre l’accent sur l’accessibilité de nos services."
Concrètement, que mettez-vous en place?
"Avant tout, on veut mettre l’accent sur les centres de nos grandes villes. L’objectif est de permettre un accès plus facile à un plus large public. On ouvre donc sept nouvelles agences, dont quatre dans de nouvelles localités, et trois qui sont déplacées vers les centres-villes. Et puis, nous ouvrons bientôt une nouvelle agence à Liège."
Et qu’est-ce qui change dans ces nouvelles agences?
"Nous avons travaillé sur la coquille, et sur le service. Les aménagements intérieurs sont beaucoup plus modernes, l’ambiance est rendue vraiment conviviale, moins traditionnelle du type accueil-bureau-chaises-ordinateurs. Aujourd’hui, on a des espaces avec des tables hautes, des machines à café… L’objectif est de pouvoir discuter de manière plus proche, plus chaleureuse, plus décontractée avec les personnes qui passent nos portes. Il y a vraiment l’envie de créer un lien particulier. La volonté de sortir du rapport employeur - employé, pour se tourner vers des discussions décomplexées, dans un espace mieux adapté. En ce qui concerne les services, on met en place ce qu’il faut pour ouvrir un champ d’opportunités plus important à tout le monde, pour un plus grand panel de secteurs. On organise notamment des journées consacrées à chaque service qu’on représente. L’objectif est que tout soit rassemblé dans chaque agence, et qu’on puisse offrir des services à tous ces domaines (IT, finances, horeca, construction, logistique, office, aide-ménagères, child care…). Ça nous permettra aussi de creuser mieux nos entretiens avec les candidats. On s’est rendu compte qu’on pouvait rencontrer un ingénieur, par exemple, mais qu’il adorait aussi les domaines manuels et qu’il serait très heureux de travailler aussi sur le terrain… L’idée sera aussi de gérer les intérêts et les passions des uns et des autres pour laisser place à leur créativité, et pas seulement à leur CV et leurs compétences sur papier."