« Le recrutement par visio-conférence, ça m’arrange »
Pierre Dagneau a choisi de recruter à distance depuis plusieurs années pour augmenter son efficacité. Une solution qui lui permet de gagner du temps alors que les demandes des clients affluent.
Cela fait trois ans que Pierre Dagneau est devenu chasseur de tête et a ouvert une franchise du groupe Antal en Belgique. Son secteur de recrutement ? Les profils IT expérimentés voire très expérimentés.
Loin des « uber du recrutement » qui misent sur la quantité de CV envoyés, il prend le temps de filtrer qualitativement les candidatures. Lui qui a fait toute sa carrière dans l’IT, connaît le métier et est donc capable de comprendre précisément les attentes du client. De même, les entretiens qu’il réalise avec les candidats potentiels touchent à la réalité du terrain sans se cantonner aux descriptions des offres d’emploi. Un atout qui lui permet de dénicher des profils introuvables pour ses clients. Cette méthode correspond entièrement à la ligne de conduite du groupe Antal où les franchises se spécialisent en fonction de la profession initiale du propriétaire.
Dans son processus de recrutement, Pierre Dagneau privilégie la distance. En effet, il réalise 90% de ses interviews en visio-conférence. « J’ai fait le pas dès le départ. C’est une question d’organisation mais aussi de facilité pour les candidats. Je suis parti d’une réflexion personnelle : étant donné la pénurie de candidats et le nombre de demandes, tenter de trouver un lieu de rendez-vous et de se rencontrer, c’est perdre du temps et de l’énergie. En virtuel, c’est plus facile à organiser et ça permet de suivre rapidement le processus ce qui arrange mes clients. »
Vu le contexte sanitaire, ces clients ont, eux aussi, été forcés d’adopter la technique des interviews en visio-conférence. Si ces entretiens à distance permettent de gagner du temps, ils ne s’adaptent cependant pas à toutes les circonstances : « Mes clients se sont habitués à faire la majorité des interviews par visio. J’ai eu quand même des retours concernant un bémol : dans le cas où le candidat est face à plusieurs interviewers. La dynamique d’interview par plus d’une personne est plus compliquée et plus subtile. C’est quelque chose qu’il va falloir repenser tout comme les assessments demandés par les employeurs. Un assessment qui dure plusieurs heures en virtuel ce n’est pas optimal. Les candidats ne sont pas contents. »
Pierre Dagneau
Malgré le covid-19, les demandes augmentent
Si le domaine du recrutement en IT a eu une période d’arrêt pendant le premier confinement, la cadence a depuis bien repris. Et malgré cette seconde période de lockdown, elle se maintient. « Tout a redémarré pendant l’été. Les boites de services et de consultance IT m’ont sollicité parce qu’elles cherchaient des ressources. En enclenchant leur transformation digitale, leurs clients ont augmenté leurs besoins en consultance. Ces boites sont donc à la recherche de talents. » Pierre Dagneau relève un profil en particulier : les architectes IT de haut niveau. « Tout le monde recherche le mouton à six pattes, c’est-à-dire des architectes qui seront capables de les accompagner techniquement mais aussi au niveau de l’interface business dans leur transformation digitale. Or, ils ne courent pas les rues… » La pénurie est telle que, petit à petit, les entreprises laissent tomber certains de leurs critères tant que les candidats ont les compétences. Ainsi pour certains recruteurs, la maitrise obligatoire de l’anglais, du néerlandais et du français n’est plus contraignante. Visiblement, tout est bon pour tenter de combler cette pénurie de profils IT.