«Des projets ambitieux et ultra-complexes»
Un métier extrêmement "challengeant " de par l’envergure, la variété et la complexité des projets, mais aussi par son approche relationnelle et interdisciplinaire
Créativité, inventivité, curiosité mais aussi rigueur, sens du contact, diplomatie, esprit d’équipe, humanité et polyvalence. Ce ne sont là que quelques-unes des qualités nécessaires pour exercer les métiers de la santé, même ceux qui ne concernent pas directement des fonctions de soins. Ceux-ci restent avant tout des métiers altruistes, qui nécessitent une réelle vocation d’aide à autrui, l’envie d’apprendre et de développer continuellement ses compétences techniques et relationnelles. Celui d’Architecte en milieu hospitalier ne fait pas exception. Pour évoquer ses réalités actuelles, nous avons rencontré Pierre Halleux, Architecte, chargé de mission senior au CHU UCL Namur depuis maintenant 8 ans.
« C’est un métier multi-facettes. Je travaille au contact d’équipes multidisciplinaires. Je fais notamment le lien entre les différents usagers de l’hôpital - personnel de soins, services techniques, directions – ses instances de décisions mais aussi avec l’extérieur (bureaux d’études externes, entreprises, administrations et services publics, avocats, autres institutions, etc…). Je dois transcrire et transposer dans la réalité concrète du terrain, les besoins, demandes et contraintes du plan directeur médical (NDLA : sorte de master plan reprenant les objectifs médicaux de l’entité hospitalière), en élaborant des infrastructures de qualité. Ces demandes sont éminemment complexes, ce qui rend le métier totalement passionnant. Les projets sont de grande envergure et font appel à de nombreuses techniques spéciales et le plus souvent au sein d’un hôpital en fonctionnement, 24 heures sur 24. Ce niveau de complexité, atteint son paroxysme dans le quartier opératoire ou dans un laboratoire, chantiers parmi les plus complexes que l’on puisse trouver » indique en guise d’introduction Pierre Halleux.
Le métier d’architecte en milieu hospitalier est de plus confronté à des exigences liées à la nature particulière de son environnement. Par exemple à la nécessaire continuité de fonctionnement du service, même pendant la durée des travaux d’un chantier. Le champ relationnel est aussi très développé, dans le sens où il doit convaincre plusieurs niveaux d’interlocuteurs. En quoi cet environnement hospitalier est-il spécifiquement intéressant et stimulant pour un architecte, par rapport à d’autres secteurs d’activité privés plus "classiques", dans lesquels ils pourraient également exercer ?
« C’est un métier qui demande plusieurs types de connaissances, aussi bien techniques qu’humaines. Il fait évidemment appel à des compétences dites "scientifiques" telles que les mathématiques au sens large, la représentation ou la modélisation dans l’espace ou encore l’ergonomie ; mais aussi à des qualités plus "créatives" et "relationnelles" comme l’assertivité, la diplomatie, la curiosité, l’écoute, l’empathie, le sens du contact, qui sont toutes aussi essentielles. Il faut donc réfléchir, se former et se remettre constamment en question. Le tout en s’intégrant harmonieusement à des équipes multidisciplinaires et aux particularités de l’environnement hospitalier, notamment du point de vue émotionnel. Faire entendre et défendre ses idées, et porter devant différentes instances un projet représentant souvent des enjeux financiers assez colossaux, est incroyablement valorisant tant le challenge est complexe ! » Ajoute-t-il.
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L’entité hospitalière namuroise se définit elle-même au travers de 5 valeurs : bienveillance, excellence, exemplarité, respect et synergie. À laquelle d’entre-elles, en tant qu’architecte, vous identifiez-vous le plus ?
« Je dirais que la bienveillance occupe dans notre fonction une place prépondérante, dans la mesure où nous devons constamment nous "projeter" dans la vie du personnel hospitalier et celle des patients, faire un travail d’imagination et se mettre à leur place, pour appréhender au mieux et comprendre leurs besoins. La qualité de cette appréhension et le rendu que nous en faisons auront une influence directe sur les outils et infrastructures à disposition du personnel de soins, et sur le traitement et la vie du patient. Nous nous devons donc de leur fournir des infrastructures hautement qualitatives et de les mettre ainsi dans les meilleures conditions possibles. C’est encore plus vrai dans des zones comme le quartier opératoire ou les soins intensifs, où les enjeux sont "vitaux". »